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De nouvelles perspectives offertes grâce à des données par satellite sur l'utilisation de l'eau en agriculture

Mercredi 9 Septembre 2015

«En 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions à forte pénurie d'eau et les deux tiers de la population mondiale pourraient connaître des conditions de «stress hydrique»», tel semble être le leitmotiv de la FAO qui vient justement de communiquer, tout récemment, qu’elle est en cours d’élaborer une base de données en libre accès qui aidera les pays pauvres en eau à obtenir plus avec moins. A travers les données par satellite qu’offre ce nouveau portail, indique l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, de nouvelles perspectives seront possibles quant à une utilisation plus efficace et productive de l'eau en agriculture.
Ainsi, le communiqué de la FAO précise que ledit portail de données utilisera l'imagerie par satellite pour aider les pays pauvres en eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord à mieux gérer leurs ressources hydriques.
« Actuellement, tous les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient souffrent de graves pénuries d'eau dont les conséquences se répercutent sur l'agriculture irriguée qui est le plus grand utilisateur d'eau dans ces régions», souligne-t-on de même source.
Et de noter que cette situation est appelée à s'aggraver car le changement climatique entraîne des sécheresses plus fréquentes et plus longues avec de graves répercussions sur la production alimentaire.
L’initiative est donc louable de ce nouveau portail de données, en cours d'élaboration par la FAO, et dont l’objectif est de collecter et d’analyser les informations par satellite pour améliorer la productivité des terres et de l'eau et renforcer la durabilité des systèmes agricoles. Aussi, la FAO indique, dans la foulée, que toutes les informations y seront donc disponibles pour les pays et les utilisateurs qui en auront besoin.
«Dans les régions pauvres en eau, les rapports sur la productivité de l'eau font défaut au niveau des pays mais les données que l'on obtiendra seront déterminantes pour la mise en place de systèmes agricoles durables dans les zones à ressources limitées», a fait savoir Jippe Hoogeveen, l'expert de la Division terre et eau de la FAO qui coordonne le projet signalant que les images de détection par satellite offrent aux gouvernements des informations quasiment en temps réel sur l'utilisation des ressources naturelles pour la croissance des plantes et la production alimentaire.

Evaluation des écarts
de productivité

Selon M. Hoogeveen, cela permet d'évaluer et d'améliorer plus efficacement et à un moindre coût les pratiques agricoles existantes.
«Les technologies de télédétection ont révolutionné les possibilités d'évaluation de la productivité des terres et de l'eau grâce à une plus grande capacité de couverture et de capture des données, mais de nombreux pays ne disposent toujours pas des compétences et des ressources nécessaires pour analyser et exploiter ces données», relève la même source. D’où l’importance de cette nouvelle base de données qui, en décodé, sera développée selon trois principaux axes, à savoir le niveau continental qui comprend l'ensemble de l'Afrique et du Proche-Orient, le niveau des pays et des bassins fluviaux et le niveau des périmètres d'irrigation. Ainsi, l’on signale que les experts pourront recouper les résultats de ces différents niveaux et émettre des recommandations appropriées pour obtenir des améliorations dans différents contextes.
Et ce n’est pas tout. L’on ajoute que le soutien technique de la FAO aidera les pays en ce qui concerne le suivi de la productivité des terres et de l'eau notant qu’il permettra l'identification des lacunes en matière de productivité, et proposera des solutions pour réduire les écarts de productivité tout en contribuant à l'augmentation durable de la production agricole.
«L'information et les technologies de communication de pointe joueront un rôle crucial dans tout ce travail», a déclaré M. Hoogeveen insistant, dans ce sillage, sur ces informations qui rendront plus autonomes les personnes qui en ont besoin et ce, qu'il s'agisse de messages SMS destinés aux agriculteurs travaillant dans les zones pauvres en eau ou d'applications sophistiquées utilisées par les experts des pays pour évaluer les informations sur les niveaux des bassins versants».
Etalé sur quatre ans, ce projet est financé par le gouvernement des Pays-Bas et mis en œuvre par la FAO en collaboration avec l'Institut UNESCO-IHE pour l'éducation sur l'eau et d'autres partenaires. Quant au développement de la base de données, il devrait débuter en octobre 2015, signale-t-on avant de préciser que la FAO vient de présenter ce nouveau projet lors du démarrage des travaux de la conférence annuelle de la Semaine mondiale de l'eau à Stockholm, récemment en Suède.
Et à cette occasion, l’Organisation a présenté également différentes initiatives régionales en matière de lutte contre les pénuries d'eau.

Utilisation croissante de l'eau au niveau mondial

La FAO fait état d’une consommation en eau qui a plus que doublé globalement par rapport au taux de croissance de la population durant la plus grande partie du siècle dernier et d’un nombre croissant de régions qui atteignent la limite en ce qui concerne la délivrance de services en eau fiables.
« Aujourd'hui, l'agriculture utilise 70% de tous les prélèvements d'eau douce dans le monde et jusqu'à 95% dans plusieurs pays en développement », souligne-t-on notant que la raréfaction de la ressource et la concurrence pour l'eau représentent des menaces majeures pour la sécurité alimentaire future et la réduction de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales. Dans les régions semi-arides, un nombre croissant de ruraux pauvres considèrent que le droit d'accès à l'eau pour la production alimentaire, l'élevage et les usages domestiques est tout aussi important que l'accès aux soins de santé primaires et à l'éducation.
De même, l'Organisation informe qu’elle dirige actuellement deux projets sur le suivi des progrès concernant les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), notamment l'objectif numéro 6 relatif aux ressources en eau de la planète. Ainsi, selon Jean-Marc Faurès, fonctionnaire principal à la Division terre et eau de la FAO : «La surveillance de la productivité de l'eau permettra en définitive aux pays de rendre compte sur un objectif de développement durable, ce qui est d'une importance primordiale dans les régions pauvres en eau, mais aussi à l'échelle mondiale».

Meys.B

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