Contrairement au passé, la contestation est actuellement la chose la mieux partagée non à cause d’une quelconque coordination entre leurs états-majors, mais parce que les syndicalistes se sont trouvés dans l’obligation d’accorder leurs violons afin de faire front, de manière suffisamment consensuelle pour être forte, aux nouvelles donnes sociales.
La grève générale à laquelle la FDT, l’UNTM, l’ODT et l’UMT, avaient appelé le 23 janvier dernier et celle que ces mêmes centrales ont programmée pour le 10 février courant au niveau de la Fonction publique, des collectivités locales et des établissements à caractère public, en fournissent la preuve.
Intervenant en signe de protestation contre l’approche adoptée par le gouvernement pour le traitement des dossiers soumis lors du dernier round du dialogue social, ces débrayages s’inscrivent également dans le cadre d’un mouvement incessant de grèves sectorielles.
Outre les entreprises privées, celui-ci touchera l’Education nationale les 10 et 11 février, les Agences urbaines tous les mercredis et jeudis du même mois et le reste à l’encan.
Ces débrayages pourraient se radicaliser davantage au regard de la menace proférée contre les grévistes par le ministre de la Communication qui a pris le soin, au sortir du Conseil de gouvernement, de souligner que si le droit de grève est garanti par la Constitution, la règle comptable en vigueur stipule que la rétribution salariale en contrepartie d’un travail fourni est la base légale de toute dépense publique.
Ce qui fait planer une menace sérieuse sur les émoluments des grévistes éventuels et mettra de l’eau au moulin des jusqu’au-boutistes de tous bords. Une situation que les partenaires sociaux doivent éviter en ces temps difficiles où le Maroc est appelé à faire face à l’une des crises économiques et financières mondiales les plus graves de l’histoire récente.