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Dans un Ramadan estival à Tanger : La nuit est un bien précieux !


Hicham Boumehdi (MAP)
Mardi 30 Août 2011

Les Tangérois s'apprêtent à fêter l'Aid Al Fitr après avoir accueilli comme il se doit le mois sacré du Ramadan, qu'ils ont célébré dans la piété et le recueillement, tout en épousant un emploi du temps adapté pour tirer plein profit de la période nocturne.
Coïncidant avec le mois d'août, aux journées longues et aux températures élevées, le Ramadan a poussé beaucoup de gens à limiter au strict minimum leurs activités durant la journée. Ils ont, par contre, repoussé le moment du sommeil jusqu'aux premières heures du matin, investissant jardins, terrasses de cafés et magasins.
Les gens qui ont eu la chance de profiter d'un congé durant cette période estivale ont, en raison de l'effort du jeûne, consacré les longues journées à des tâches vitales comme faire les provisions ou, si nécessaire, certaines démarches administratives. Par ailleurs, les plages, bondées avant le Ramadan, ont été largement boycottées par les habitants, si ce n'est par les amateurs inconditionnels de football.
Cependant, jour comme nuit, l'heure est à la prière et au spirituel. On tient à faire ses prières à la mosquée et on met en avant les bonnes pratiques de piété et de recueillement avec en premier lieu la lecture et la méditation du Saint Coran. Ce n'est qu'après les prières des Tarawih que les rues commencent à se remplir et qu'on réfléchit au meilleur plan pour terminer sa "journée".
Les terrasses de cafés se remplissent, de même que les jardins publics, la corniche ou d'autres lieux prisés pour la promenade, telle la nouvelle route côtière au pied du quartier Hafa ou encore le parc de Perdicaris, où les habitants de la ville savourent la fraîcheur de la nuit et se rencontrent en famille et entre amis.
L'activité commerciale bat son plein en cette période, avec en tête des ventes des vêtements neufs pour l'Aid Al Fitr. Une dynamique toutefois entachée par la prolifération du phénomène du commerce informel et des marchands ambulants, qui ont occupé les principales artères et places de la ville, laissant peu de place aux passants et livrant une concurrence souvent déloyale aux commerçants au plus fort de la saison.
Côté traditions, les Tangérois ont une nouvelle fois fait preuve d'attachement aux coutumes liées à ce mois sacré. En effet, Ramadan revêt une particularité à Tanger, ville-passerelle entre l'Orient et l'Occident, connue pour son ouverture héritée de son passé cosmopolite et pour son patrimoine ancestral.
A l'approche du mois sacré, on sent déjà une ambiance particulière s'installer chez les ménages. Dans les ruelles de la médina, les senteurs des plats et des friandises se dégagent des maisons où les femmes s'activent à reproduire les recettes traditionnelles indispensables pour la rupture du jeûne.
Les mosquées connaissent une forte affluence des fidèles qui participent aux cérémonies de lecture collective du Saint Coran, et les fidèles et adeptes des différentes zaouïas font honneur à cette période par les rituels du "dikr" et de panégyriques.
Les spécialités gastronomiques du mois béni ne diffèrent pas beaucoup par rapport aux autres régions du Maroc, l'incontournable "harira" relevée fortement aux épices et plantes aromatiques, les friandises, les gâteaux fourrés richement enduits de miel, les jus variés et fruits secs.
Des familles tiennent toujours à rompre le jeûne par des gorgées d'eau de source. Une eau qui jaillit de certaines sources de Jbel Lekbir et à laquelle on prête des vertus d'apéritif et de régulateur de la digestion.
Les Tangérois affectionnent aussi particulièrement le traditionnel plat de poisson dit "Tagra" pour le dîner, même s'il semble ne plus être à la portée de tous les ménages, en raison de la flambée des prix des produits de la pêche.
Mais Ramadan est surtout le mois du partage et de la solidarité. Les bienfaiteurs se font nombreux pour organiser des ruptures de jeûne collectives et des associations s'activent pour distribuer des denrées alimentaires aux familles démunies. 


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