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Il demeure, pourtant, trop étroit et sans réelle profondeur pour des investissements de taille significative. Jusqu’ici, la part des investissements étrangers dans la capitalisation de la Place marocaine tourne aux alentours de 25%. Elle se situe, cependant, entre 2 et 3% dans le flottant. C’est donc un marché presque maroco-marocain. Sans réelle ambition d’ouverture.Il s’agit essentiellement de souscription et de participation dans des offres de capital de sociétés introduites. Il n’y a pas, pour l’heure, des produits dérivés ou de titres sous-jacents et autres produits à terme.
La crise, si crise il y a, provient surtout de l’instabilité du management, du faible niveau des introductions et de l’absence de communication et de proximité avec la sphère productive. La Bourse de Casablanca, depuis sa modernisation en 1993, poursuit son bonhomme de chemin et arbore avec fierté un taux de profitabilité moyen de l’ordre de 18% par an !
Mais, depuis deux ans, le marché casablancais devient pingre, et donne très peu de jus. Les principaux indices de la Place ne parviennent toujours pas à quitter la zone rouge. Les observateurs concernés font remarquer que Casablanca devait corriger à la baisse, après les grosses bulles formées durant l’euphorie des années précédentes.
Angelo Tantazzi
salue les performances
de l’économie réelle
On l’appelle le « Professeur ». Angelo Tantazzi, économiste, a surpris l’assistance, venue nombreuse à la conférence donnée dans les locaux de la Bourse de Casablanca, par son analyse de l’économie mondiale et l’impact de la crise sur les pays avancés et les économies émergentes.
Par rapport à l’économie marocaine, le professeur a dressé un tableau fait d’ombres et de lumières.
Les points de lumières, selon le Pr. Tantazzi : une bonne année 2009 avec un taux de croissance des plus élevés au monde, en dépit de la crise qui frappe fortement les économies avancées. En raison notamment des gros volumes d’investissements publics injectés dans les circuits de l’économie réelle. Ce sont surtout ces investissements publics qui constituent une base solide à même de limiter les effets négatifs de la crise.
L’autre élément important, c’est la demande intérieure qui a assuré la forte poussée de la croissance économique.
Mais, fait constater le professeur, le tableau n’est pas totalement rose : on est dans un contexte de crise internationale, et l’économie marocaine ne peut compter sur les exportations, n’étant pas compétitive, et encore moins sur les transferts des MRE. Dans les pays partenaires (France, Espagne, Italie et Allemagne), la récession est très forte et la légère amélioration prévue en 2010 est en partie liée à des facteurs temporaires (dont le rôle est limité à 2010), notamment le soutien à l’industrie automobile et la prime à la casse et le soutien social (la protection sociale). Toutes les mesures, initiées par les pays européens perdront leur rôle, et l’on s’interroge déjà sur les mesures relais, ajoute le professeur, soulignant que la consommation des ménages est fortement limitée (c’est la panique face à la crise) ; les investissements des entreprises sont freinés par la réduction des capacités de production ; les dépenses publiques sont aussi limitées compte tenu des limites imposées par les règles de solvabilité et le plafonnement de l’endettement public… Le professeur constate que les changements structurels attendus demandent beaucoup de temps pour être implémentés…In fine, la relance dans les pays de l’UE reste très modeste et trop fragile.
Le Maroc doit donc compter sur ses propres forces : poursuivre la politique d’investissement publique, c’est là une carte maîtresse entre les mains du Royaume s’il veut bien tirer meilleur parti de cette ambiance de reflux.
Omar Idder, président du Conseil de la Bourse de Casablanca, reconnaît, pour sa part, que l’économie a subi les effets de l’onde de choc, en enregistrant une forte baisse de ses exportations, suite à la réduction de la demande extérieure. En fait, ce qui a protégé le Royaume, c’est la réglementation des changes. Le Maroc, expliquait-il, a pu enregistrer un taux de croissance de 5,6% en 2008, malgré la dégradation de la situation dans la zone euro.
Aujourd’hui, le Maroc a une vision stratégique avec la mise en place de plusieurs Plans de développement sectoriels. Pour 2009, la situation se présente plutôt bien : le chômage reste maintenu au-dessous de 10%, la balance des paiements demeure stable avec un déficit aux alentours de 4%.
Pour Omar Idder, l’année 2010 est envisagée avec sérénité, il y a certes reprise, pourvu qu’il y ait relance des échanges et amélioration du taux de couverture de la balance commerciale ainsi qu’une nette reprise des exportations de l’OCP.