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Covid-19 : Le Mexique commence à croire à une embellie


Libé
Vendredi 28 Mai 2021

Covid-19 : Le Mexique commence à croire à une embellie
Vaccination en cours, immunité des personnes déjà contaminées et nature saisonnière du coronavirus: le Mexique commence à croire que l'épidémie de Covid-19, qui l'a durement frappé ces derniers mois, est enrayée.

Après le "janvier noir" de cette année durant lequel les records de décès, de contaminations et de taux d'occupation des hôpitaux, notamment dans la capitale, ont été battus, le Mexique va marquer ces jours-ci 20 semaines consécutives de baisse de tous les indicateurs de la maladie.

"La pandémie continue de s'affaiblir", a déclaré ce lundi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, assurant qu'il n'y a pour l'heure "pas d'éléments" permettant de craindre une résurgence. "Tous les indicateurs sont en baisse: l'apparition de nouveaux cas, le nombre de personnes hospitalisées et la réduction du nombre de décès", a convenu le responsable de la stratégie gouvernementale contre la pandémie, Hugo Lopez-Gatell. Avec ses 127 millions d'habitants, le Mexique est jusqu'à présent le quatrième pays le plus touché au monde, en valeur absolue, avec 222.657 décès et 2,4 millions de cas confirmés. Un groupe de plusieurs agences gouvernementales mexicaines ont indiqué en avril que le nombre de décès s'élevait à 326.612. Au plus fort de la pandémie, le 20 janvier, le Mexique a enregistré 1.803 décès, et les sept jours précédents, une moyenne de 1.180 décès. Le nombre de nouvelles infections ce jour-là avait atteint 22.339 et un taux d'occupation des hôpitaux de 61% dans tout le pays et de 89% à Mexico. Quatre mois plus tard, le 22 mai, le pays n'a signalé que 50 décès et 1.274 nouveaux cas. Quant au taux d'occupation des hôpitaux au Mexique, "il a baissé de 88% par rapport au pic de la pandémie", a déclaré mardi M. Lopez-Gatell.

La pandémie a atteint le Mexique en février 2020, et l'a contraint à suspendre ses activités non essentielles en mars. "Beaucoup de personnes ont été contaminées et sont désormais immunisées", explique l'épidémiologiste Alejandro Macías, qui a dirigé la stratégie de lutte contre le virus H1N1 en 2009. Le Mexique a commencé à vacciner sa population le 24 décembre. Les premiers bénéficiaires: le personnel médical, suivi des adultes de plus de 60 ans, des enseignants, et c'est maintenant au tour des personnes de 50 à 59 ans. Jusqu'à présent, près de 12 millions de personnes ont été vaccinées. Le gouvernement a promis que d'ici octobre, toutes les personnes âgées de plus de 18 ans le seront aussi. Jeudi, le Mexique a d'ailleurs approuvé l'utilisation en urgence du vaccin Johnson & Johnson (Janssen). Le pays d'Amérique latine a jusqu'à présent reçu 35,4 millions de vaccins en provenance de Pfizer, AstraZeneca, Sinovac, Sputnik V et CanSino. "Nous bénéficions aussi du fait que les Etats-Unis ont l'épidémie sous contrôle", estime Mauricio Rodríguez, de la commission universitaire de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), mise en place pour faire face à la pandémie. L'Institut mexicain de la sécurité sociale a effectué des tests dans des banques de dons de sang, qui ont montré que 33,5% de la population avaient déjà été contaminés par la Covid-19. "La vaccination, bien que lente, contribue à l'immunité collective", constate Alejandro Macías.

Le gouvernement de Lopez Obrador n'a d'ailleurs de cesse d'affirmer que le Mexique fait partie des dix pays où l'on vaccine le plus. Autre facteur d'optimisme: au Mexique, le printemps est là. "Or, la nature saisonnière du coronavirus fait qu'il se propage plus facilement en hiver", estime M. Macías. Malaquías López, épidémiologiste à l'UNAM et ancien directeur du secrétariat à la santé, estime que le "faible niveau apparent de contagion" pourrait s'expliquer par le fait que "les cas (de contagion) se produisent chez des personnes plus jeunes qui n'ont pas besoin d'être hospitalisées". "Maisil est très difficile d'interpréter les chiffres au Mexique car très peu de tests y sont effectués", déplore-t-il. En revanche, selon lui, les perspectives "sont encourageantes" au point que le pays ne connaîtra plus "de grande épidémie nationale", même si le coronavirus "peut encore générer de petits foyers d'épidémie localisés là où l'immunité est faible".

 


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