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Course mondiale contre la montre pour échapper au sort de l'Italie


Mardi 24 Mars 2020

Course mondiale contre la montre pour échapper au sort de l'Italie
Le monde tente désespérément d'échapper à la tragédie vécue par l'Italie face au coronavirus en renforçant encore lundi les barrages contre la pandémie et en accélérant les recherches pour des traitements ou des vaccins.
La pression s'accentue sur le Japon pour un report des Jeux Olympiques d'été prévus cet été. Lundi, le président de la Fédération internationale d'athlétisme a estimé que les maintenir n'est "ni faisable ni souhaitable".
Si le Premier ministre japonais Shinzo Abe a entrouvert la porte, pour la première fois, à un report, le parcours de la flamme olympique, censé débuter jeudi à Fukushima, lieu de la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, n'est pas modifié "pour l'instant", ont assuré lundi les organisateurs.
Un à un les Etats semblent se rendre à l'évidence: cette crise sanitaire inédite sera longue, d'autant qu'un vaccin, à en croire les grands groupes pharmaceutiques, ne sera pas disponible avant 12 à 18 mois.
L'épidémie flambe en Espagne, qui a franchi lundi la barre des 2.000 morts (+462 en 24 heures). Le nombre de morts a été multiplié par plus de deux en trois jours dans le deuxième pays le plus touché d'Europe par le Covid-19, après l'Italie.
Et il n'existe actuellement aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus, qui a tué à ce jour plus de 15.000 personnes et en a contaminé plus de 324.000 dans le monde, selon un décompte de l'AFP qui ne recense que les cas officiellement déclarés.
Mais les initiatives pour trouver un remède s'accélèrent. Un essai clinique européen, baptisé Discovery, a ainsi été lancé dimanche dans au moins sept pays du Vieux continent pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus.
Tandis que le président américain Donald Trump fonde beaucoup d'espoir sur la chloroquine, un antipaludéen potentiellement efficace, la Chine, qu'il a accusée d'avoir tardé à informer le monde sur les dangers du "virus chinois", a entamé de son côté lundi son premier essai clinique pour tester un vaccin. Tout comme la Russie, qui a annoncé avoir commencé à tester un vaccin sur des animaux.
Pour prévenir une deuxième vague de contamination à cause de cas "importés" (39 lundi), les passagers des vols internationaux à destination de Pékin doivent désormais effectuer une escale préalable dans une ville chinoise afin d'y subir des examens médicaux.
Encore plus radical, Hong Kong va interdire à tous les non-résidents arrivant par avion de l'étranger d'entrer sur son territoire à partir de mercredi.
Jour après jour, le monde se barricade un peu plus et plus d'un milliard de personnes à travers la planète sont désormais assignées à résidence.
Certains pays ont pris des mesures coercitives, comme la France, l'Italie, l'Espagne, l'Argentine ou la Californie (Etats-Unis), tandis que d'autres, comme l'Iran ou le Royaume-Uni, se contentent, pour l'heure, de recommandations appuyées.
Au Royaume-Uni, où le Premier ministre Boris Johnson a mis en garde contre une accélération des contaminations, un projet de loi concernant des pouvoirs extraordinaires pour lutter contre le coronavirus devait être examiné lundi. Idem en France où le gouvernement se prépare à prolonger le confinement de la population au-delà de la date initiale de fin mars.
L'Italie continue à payer le plus lourd tribut, et de loin, avec 5.476 morts au total dont 651 morts en 24 heures selon le dernier bilan disponible dimanche.
Lundi, la Grèce (15 morts) a rejoint la cohorte des pays ayant imposé le confinement. Sa capitale Athènes ressemblait à une ville fantôme. La Nouvelle-Zélande a fait de même, mais l'Arabie Saoudite a choisi d'imposer un couvre-feu nocturne pendant trois semaines.
Son voisin émirati, lui, se contente pour l'instant de fermer les "malls", ces luxueux centres commerciaux habituellement très fréquentés.
Aux Etats-Unis, malgré une montée en puissance des cas - 416 morts et plus de 33.000 contaminations -, l'union sacrée n'a pas prévalu au Sénat, où démocrates et républicains ont échoué à s'entendre dimanche sur un plan de relance visant à mobiliser jusqu'à près de 2.000 milliards de dollars en soutien à l'économie.
En conséquence, les marchés boursiers et les cours du pétrole ont chuté lundi à l'ouverture. En Europe le rouge dominait, effaçant la petite éclaircie de fin de semaine dernière. Paris, Francfort et Londres ont perdu plus de 4%.
Le texte des républicains "offre un vaste plan de sauvetage aux entreprises, sans protéger les salariés", a justifié le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.
De fait, la fermeture des commerces non-vitaux ainsi que l'arrêt du tourisme jettent des millions de personnes au chômage dans le monde.
En Australie, où le spectre de la Grande dépression des années 30 est désormais évoqué, d'immenses files de chômeurs se sont formées lundi devant les agences pour l'emploi au premier jour de la fermeture de nombreux commerces.
"Une chose inimaginable il y a seulement quelques semaines", s'est alarmé le Premier ministre Scott Morrison.
A Rio de Janeiro, le cri du coeur de Vania Ribeiro, responsable associative dans une favela, illustre la hantise d'une catastrophe sanitaire pour les plus pauvres : "On nous dit qu'il faut se laver les mains sans arrêt, mais comment faire quand l'eau courante est régulièrement coupée?".
La situation des clandestins aux Etats-Unis, dont beaucoup ont déjà perdu leur travail, n'est guère plus enviable. En Asie, des dizaines de milliers de travailleurs migrants tentaient lundi de fuir la Thaïlande où les cas de coronavirus se multiplient pour regagner le Laos ou la Birmanie, au risque de disséminer un peu plus la pandémie.

Plus de 15.000 morts dans le monde

Le nouveau coronavirus a fait au moins 15.189 morts dans le monde, dont une nette majorité désormais en Europe, depuis son apparition en décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 11h00 GMT.
Plus de 341.300 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 174 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
L'Italie, qui a recensé son premier décès lié au coronavirus fin février, compte 5.476 morts pour 59.138 cas. 7.024 personnes sont considérées comme guéries par les autorités italiennes.
La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l'épidémie a débuté fin décembre, a dénombré au total 81.093 cas (39 nouveaux entre dimanche et lundi), dont 3.270 décès (9 nouveaux), et 72.703 guérisons.
Les pays les plus touchés après l'Italie et la Chine sont l'Espagne avec 2.182 morts pour 33.089 cas, l'Iran avec 1.812 morts (23.049 cas), la France avec 674 morts (16.018 cas) et les Etats-Unis avec 471 morts (35.224 cas).
Depuis dimanche à 19h00 GMT, la République tchèque, le Nigeria et le Monténégro ont annoncé les premiers décès liés au virus sur leur sol. La Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Syrie ont eux annoncé le diagnostic de premiers cas.
L'Europe totalisait lundi à 11h00 GMT 172.238 cas (9.197 décès), l'Asie 97.783 cas (3.539 décès), les Etats-Unis et le Canada 36.554 cas (490 décès), le Moyen-Orient 26.688 cas (1.841 décès), l'Amérique latine et les Caraïbes 5.130 cas (65 décès), l'Afrique 1.479 cas (49 décès) et l'Océanie 1.433 cas (8 décès).
Ce bilan a été réalisé à partir de données collectées par les bureaux de l'AFP auprès des autorités nationales compétentes et des informations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


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