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Confusion autour de la tenue de la présidentielle en Algérie


Mardi 28 Mai 2019

Pas de candidats? Deux candidats? La situation est devenue encore plus confuse dimanche en Algérie autour de la présidentielle prévue le 4 juillet, un scrutin catégoriquement rejeté par le mouvement de contestation et dont la tenue apparaît plus incertaine.
A l'expiration du délai légal samedi à minuit, le Conseil constitutionnel a annoncé dans un communiqué avoir enregistré le dépôt de deux dossiers auprès de son secrétariat général de la part de Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri.
Mais les candidatures de ces deux inconnus ont de maigres chances d'être validées car elles vont se heurter aux conditions rédhibitoires fixées par la loi, notamment celle liée à l'obligation d'obtenir 60.000 parrainages d'électeurs ou 600 signatures d'élus.
Selon la presse, Abdelhakim Hamadi avait déjà déposé sa candidature pour l'élection du 18 avril, finalement annulée.
Le Conseil a 10 jours pour statuer sur la validité des deux candidatures, selon la loi électorale.
Avant l'annonce du Conseil constitutionnel, la radio publique avait indiqué que le pays vivait une "situation inédite" et qu'aucun dossier de candidature n'avait été déposé.
Selon elle, le seul candidat également cité par d'autres médias, un militaire à la retraite, Benzahia Lakhdar, un ex-militant du Front de libération national (FLN), le parti du président déchu Abdelaziz Bouteflika, s'était rétracté au moment de déposer son dossier.
Le site d'informations TSA affirme qu'aucun candidat n'est parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires.
"Il est fort probable que le pouvoir annonce, bientôt, le report de cette joute à une date ultérieure", écrit le quotidien francophone El Watan sur son site internet, en allusion à la présidentielle.
L'Algérie est secouée depuis le 22 février par des manifestations massives qui avaient été déclenchées par la volonté de M. Bouteflika de briguer un cinquième mandat.
M. Bouteflika a démissionné le 2 avril sous la pression de la rue et de l'armée, mais les manifestants restent mobilisés, en réclamant le départ de l'ensemble du "système" au pouvoir durant les deux décennies de règne d'Abdelaziz Bouteflika.
Le mouvement de contestation rejette la tenue d'une élection présidentielle tant que leur revendication n'a pas été satisfaite et réclament, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.
Aucune personnalité d'envergure n'a fait publiquement acte de candidature à la présidentielle et aucun grand parti au pouvoir ou d'opposition n'a désigné de candidat.
Le pouvoir actuel et son président par intérim Abdelkader Bensalah, désigné le 9 avril, ont dit vouloir s'en tenir aux délais constitutionnels: l'élection d'un nouveau chef de l'Etat dans les 90 jours suivant le début de l'intérim.
Homme fort du pays, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a opposé une fin de non-recevoir aux revendications de la contestation.
Il a jugé en début de semaine "irraisonnable voire dangereux" le départ des figures du "système" et appelé à accélérer les préparatifs de la présidentielle afin d'éviter un "vide constitutionnel" et de juguler "ceux qui veulent faire perdurer la crise".
Le chef d'état-major a aussi appelé les manifestants à "s'unir" avec l'armée afin de déjouer "l'infiltration" des manifestations par les "instigateurs de plans pernicieux", et a assuré n'avoir "aucune ambition politique".
Le retour au centre de l'échiquier politique de l'armée -considérée comme le réel détenteur du pouvoir jusqu'à l'arrivée d'Abdelaziz Bouteflika- fait craindre à certains observateurs un possible scénario "à l'égyptienne".
En Egypte, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi s'est fait élire président après un coup d'Etat militaire en 2013 contre le président élu Mohamed Morsi et après avoir assuré que l'armée "resterait éloignée de la politique".

Les dossiers de 12 anciens hauts responsables transmis à la justice

Les enquêtes préliminaires portant sur 12 anciens responsables algériens, dont deux ex-Premiers ministres, pour des faits à caractère pénal ont été bouclées et les dossiers transmis au procureur général de la Cour suprême, a indiqué dimanche l'agence APS.
"Le parquet général près la Cour d'Alger a transmis, le 26 mai 2019, au procureur général près la Cour suprême le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire (...) pour des faits à caractère pénal", à l'encontre de 12 anciens hauts responsables, a annoncé le parquet, cité par l'agence APS.
La Cour suprême est seule habilitée à enquêter et juger des crimes et délits commis par un membre du gouvernement dans l'exercice de ses fonctions.
Les 12 responsables sont, selon la liste diffusée par le parquet et citée par l'APS, les deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Y figurent également des anciens ministres: Abdelghani Zaalane, Amar Tou, Boudjemaa Talaï, Amar Ghoul, Amara Benyounes, Abdelkader Bouazgui, Karim Djoudi et Abdeslam Bouchouareb, ainsi que des anciens préfets Abdelkader Zoukh et Mohamed Khanfar Mohamed Djamel.
Plusieurs richissimes hommes d'affaires, dont la plupart sont soupçonnés d'avoir obtenu des marchés publics grâce à leurs liens avec l'entourage de M. Bouteflika, ont été placés en détention provisoire.
Les observateurs craignent que ces arrestations servent à offrir des "têtes" au mouvement de contestation tout en procédant à une "purge" au sein du pouvoir dans le cadre de luttes des clans au sommet.


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