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Conflit entre l'Association Sidi Megdoul et la déléguée du ministère de la Santé : La double peine des insuffisants rénaux d'EssaouiraAbdelali khallad
Mercredi 25 Juillet 2012
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Le 20 mars 2012, un huissier s'est déplacé sur ordre du président du tribunal de première instance à Essaouira, au centre d'hémodialyse pour réaliser un constat afférent à la plainte déposée par l'Association Sidi Megdoul des patients atteints d'insuffisance rénale, objet du dossier N° 273/2012. Arrivé sur place à 17h, l'huissier note dans son rapport avoir trouvé deux patients, une femme et un homme, pâles et épuisés, qui lui ont déclaré attendre une séance depuis 7h du matin. Malheureusement, affirment les deux patients, le médecin responsable leur a refusé de bénéficier de leur droit aux soins qui leur sont vitaux, même s'ils ont déjà versé le prix de la séance au profit de l'Association Sidi Megdoul des patients atteints d'insuffisance rénale. Le PV de l'huissier cite une déclaration d'un responsable de l'Association présent sur place, et qui affirme qu'il n'y a aucune raison qui justifie la décision du médecin puisqu'il y a encore cinq appareils d'hémodialyse disponibles pour assurer les soins aux malades. Ce PV reflète les dessous du conflit opposant depuis plusieurs mois l'Association Sidi Megdoul des patients atteints d'insuffisance rénale d'une part, et la déléguée du ministère de la Santé d'autre part. « Il est inconcevable de continuer à rejeter les demandes de soins formulées par des patients atteints d'insuffisance rénale et qui ont les moyens de payer les prix des séances. Plusieurs patients n'arrivent plus à supporter les déplacements vers les autres villes. Pourquoi alors les priver de cette possibilité tant qu'il y a moyen de répondre à leur demande avec les moyens existants du centre d'hémodialyse?», nous a déclaré un membre du bureau de l'Association Sidi Megdoul en réaction à la position de la déléguée du ministère de la Santé publique qui a refusé l'accès aux soins du centre à des patients qui ont les moyens de payer le prix des séances. Un blocage qui dure depuis des mois, causant le malheur et menaçant de mort plusieurs patients atteints d'insuffisance rénale. Le centre d'hémodialyse à Essaouira est géré par l'Association Sidi Megdoul en partenariat avec le ministère de la Santé publique. Créé grâce à des mécènes et de bonnes volontés locales, le centre a toujours assuré des séances d'hémodialyse gratuites à ses patients nécessiteux qui dépendent de ses services. Par la suite, il s'est avéré qu'il y a d'autres cas qui ont les moyens de payer le prix des séances mais qui préfèrent recevoir les soins à Essaouira car ils n'arrivent plus à assumer le calvaire des déplacements qui sont au rythme de deux à trois fois par semaine parfois. Certes, le bureau de l'Association Sidi Megdoul avait réagi favorablement à cette situation en accordant à ces patients l'accès aux soins du centre moyennant le prix fixé par la loi, mais la délégation du ministère de la Santé s'est toujours opposée à cette décision censée sauver des vies et du coup renforcer les moyens d'intervention de l'Association. Deux positions contradictoires qui ont poussé l'Association à recourir à la justice pour défendre son autonomie et faire respecter ses décisions d'une part, et d'autre part sauver les vies de plusieurs patients guettés par la mort en attendant une séance au centre d'hémodialyse. 43 patients issus des différentes communes de la province d'Essaouira bénéficient régulièrement des services du centre d'hémodialyse d'Essaouira, tandis que 61 autres figurent encore sur la liste d'attente de l'admission ou de la mort. Nous avons essayé de contacter la déléguée du ministère de la Santé pour plus d'éclaircissements, mais en vain. Lu 934 fois
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