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Cité Général Kettani à Casablanca : Vols au-dessus d’un nid de marins


Loubna Rouini et Anas Warrak (Stagiaires)
Samedi 11 Juillet 2009

Cité Général Kettani à Casablanca : Vols au-dessus d’un nid de marins
La cité Général Kettani  paraît bien calme. Des arbres, des petits jardins, des fonds de commerce… Tout semble bien se présenter. Les gens paraissent vivre en harmonie. Les commerçants sont là, se partageant de petits sourires.  Et pourtant, la rue Taourirt vit un drame. En silence. Trois immeubles presque identiques, entourés de petits espaces verts, où tout semble baigner dans une parfaite harmonie. De façade, tout simplement.
Vols, agressions, cambriolages… la grande capitale économique n’en manque pas.
Comme l’a indiqué le ministre de l’Intérieur, dernièrement devant la Chambre des représentants, les chiffres de la criminalité, notamment en milieu urbain où sont enregistrés les délits les plus dangereux, se sont stabilisés au cours des dernières années, avec une hausse de moins de 1% en 2008. Chakib Benmoussa a également précisé que 40% des infractions relèvent de l’atteinte à la propriété d’autrui en milieu urbain, essentiellement dans les quartiers défavorisés et les bidonvilles. Pourtant, la rue Taourirt mitoyenne avec le Boulevard Moulay Youssef  n’en fait pas partie. C’est une cité militaire avec ce que cela induit comme surveillance, confort et sécurité.
Un jeune homme, la trentaine, portant des vêtements assez modestes, installé à côté d’un arbre, discute et observe les passants. Il  garde les trois immeubles ainsi que le local d’une société située derrière ces immeubles.
« Je suis nouveau dans le secteur et je n’ai jamais entendu parler de cambriolage dans cette cité. Je passe 24h de service, pour céder la place à un autre dans les 24h qui suivent. Mon travail consiste à veiller sur la sécurité des résidents de ces trois immeubles, ainsi que sur la société qui se trouve juste derrière. Le soir, je ferme les portes à clé et je me contente de faire un tour de temps à autre pour m’assurer que tout va pour le mieux. Chaque appartement cotise à 70 DH et c’est le syndic du groupement des trois immeubles qui me paie chaque mois. Je n’ai aucune protection sociale, ni CNSS, ni AMO, ni retraite. S’il m’arrive d’être blessé en exerçant mon travail, je ne dispose d’aucune aide, ne serait-ce que pour couvrir les montants de soins. Je garde aussi les voitures garées sur la ruelle ». Ce qui est trop. Trop de maisons à surveiller, trop de voitures, bref trop de travail pour un seul homme. D’où une certaine recrudescence des cambriolages.  Nombre d’appartements ont, en effet, été mis à sac, mais personne n’a jusqu’ici voulu porter plainte. Les militaires, c’est connu, n’aiment pas que la police civile s’occupe trop de leurs affaires. Ils n’aiment pas non plus s’ouvrir de malheurs à la presse. Un libraire qui a pignon sur rue nous a néanmoins confirmé qu’un cambriolage a effectivement eu lieu au 4ème étage de l’immeuble qui fait face à son échoppe.
La victime du cambriolage a été délestée de certains objets assez précieux : des  bijoux, des parfums, des accessoires …
Avant-hier, ce fut au tour d’une jeune fille de se faire agresser par deux individus qui lui arraché sa chaînette en or et son téléphone portable.
Des colonels, des officiers de la marine … Bref, des gens haut placés habitent ces immeubles. Pourtant quand un drame les touche, personne d’entre eux n’ose en parler. Ils ne se soucient guère de leur propre sécurité, se contentant de défendre celle de leur pays. A telle enseigne que d’aucuns croient que les voleurs et les victimes habitent sur les mêmes lieux.
Et comme disait William Shakespeare : « Celui qui accepte avec le sourire d’être volé, vole lui-même quelque chose à son voleur ».     
 


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