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Chypre est divisée en deux parties depuis l'été 1974 : Un indépendantiste élu Président chypriote turc


Reuters
Mardi 20 Avril 2010

Dervis Eroglu a remporté dimanche l'élection présidentielle dans le nord de Chypre en promettant plus de souveraineté aux Chypriotes turcs mais il pourrait devoir modérer ses positions pour ne pas s'aliéner son principal allié la Turquie.
L'actuel Premier ministre, un conservateur, a battu le Président sortant Mehmet Ali Talat, qui préconisait un rapprochement avec les Chypriotes grecs, en rassemblant 50,4% des suffrages dès le premier tour.
Médecin de formation, âgé de 72 ans, Dervis Eroglu a promis de poursuivre les pourparlers de paix engagés par le chef de l'Etat sortant depuis 2008 avec Demetris Christofias, le Président chypriote grec, mais il a exclu le retour des Grecs de souche dans la partie nord. Il dit souhaiter un partenariat entre peuples égaux et souverains.
La Turquie, seul pays à reconnaître la partie nord de Chypre, a soutenu les efforts de Talat pour mettre fin à la partition de l'île, divisée depuis 1974, y voyant la meilleure chance d'intégrer les Chypriotes turcs au sein de l'Union européenne et d'ouvrir ainsi la voie à sa propre candidature.
«J'ai connu les mauvais jours du passé», a dit Eroglu aux journalistes après sa victoire, se référant aux violences entre Grecs et Turcs de souche qui ont conduit à la fin du partage du pouvoir entre les deux communautés en 1963, trois ans après l'indépendance de l'ancienne colonie britannique.
Martelant son message de « deux parties pour deux peuples », il a ajouté: «Je cherche une solution s'appuyant sur les réalités de l'île avec laquelle nous pourrons tous vivre».
Dervis Eroglu a également souligné qu'il travaillerait étroitement avec «notre patrie la Turquie».
A Ankara, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a prévenu que son pays maintiendrait son appui aux pourparlers de paix et s'emploierait à parvenir à une solution pour Chypre avant la fin de l'année 2010.
Le soutien à la partie nord de Chypre coûte plus de 500 millions d'euros par an à la Turquie, qui a 30.000 militaires déployés sur ce territoire de 3.500 km2, un peu plus d'un tiers de la superficie totale de l'île.
Toute proposition de nature sécessionniste est inacceptable par la partie chypriote grecque, qui représente Chypre auprès de l'Union européenne et qui bloquera toute adhésion de la Turquie à l'UE en l'absence de règlement.
Les diplomates ont averti qu'un durcissement de la position chypriote turque pourrait anéantir le processus de paix en cours, le dernier d'une longue série.
Chypre est divisée depuis l'invasion turque du nord de l'île pendant l'été 1974, consécutive à un coup d'Etat à Nicosie inspiré par le régime militaire grec.
Dervis Eroglu, qui rejette son image de partisan de la ligne dure, se présente comme un démocrate de centre droit favorable à la poursuite des pourparlers.
«Eroglu est un pragmatique. Il parlera avec les Chypriotes grecs et négociera autant que Christofias», parie Mete Hatay, de l'institut de recherche pour la paix d'Oslo.
Dans la partie grecque de Chypre, la victoire d'Eroglu, si elle était attendue, a été mal accueillie.
«Son élection est un développement négatif, étant donné les opinions exprimées par M. Eroglu», a commenté Stefanos Stefanou, porte-parole du gouvernement chypriote grec.
«Ce qui compte à présent, c'est de considérer les bases de ce développement, de déterminer notre attitude et nos tactiques à venir, afin de mettre en oeuvre une solution», a-t-il ajouté à l'antenne de la Cyprus Broadcasting Corporation.
Né dans un village près de Famagouste, dans le nord de l'île, Eroglu parle grec, selon sa biographie. Son père a été tué en luttant contre l'armée britannique en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dervis Eroglu est le troisième Président chypriote turc depuis que le territoire a proclamé sa souveraineté en 1983.
Il a entamé sa carrière politique en 1976 et a été pour la première fois Premier ministre en 1985. Il avait été nettement battu par Mehmet Ali Talat lors de l'élection présidentielle de 2005, recueillant 23% des voix contre 56% à son adversaire.


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