Notamment à Casablanca où les engins des travaux publics n’ont entamé leur œuvre que dernièrement. Sauf peut-être sur cette fort jolie promenade de la corniche où les débirentiers qui ont pignon sur rue ne savent plus à quel saint se vouer depuis bientôt un an et risqueraient même de voir leur chiffre d’affaires de l’été prochain courber dangereusement l’échine si les travaux de terrassement et d’embellissement ne sont pas conduits à bon port d’ici là.
Une telle frénésie est venue se greffer à certains chantiers structurants initiés pour conforter la requalification urbaine de quelques sites qui ont non seulement perdu de leur charme d’antan, mais aussi de l’attrait qu’ils exerçaient sur les investisseurs.
Dans ce numéro, nous nous sommes fait un devoir de ne pas séparer le bon grain de l’ivraie. Pêle-mêle, nous avons traité des uns et des autres sans parti pris, ni arrière-pensées, laissant le lecteur casablancais seul juge en lui recommandant, bien entendu, de suivre les différentes phases du procès que les forces de gauche ont instruit contre la gestion de la capitale économique, pour se déterminer en toute connaissance des choses. Ce qui ne nous a pas empêché de traiter d’autres villes pour rappeler que, ces dernières années ont été, sans conteste, synonymes de grands chantiers et que des projets d’envergure ont été lancés.
Le mouvement est d’ailleurs sensible aussi bien aux autochtones qu’aux visiteurs étrangers : outre les chantiers lancés pour liquider quelques lignes de crédits ou pour redorer quelques profils d’élus, il y a un nombre incalculable de projets, grandioses par leurs enveloppes et par leurs effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. Notamment le port de Tanger-Med qui a été agrandi avant même d’être achevé, le réseau autoroutier qui est en train de relier des villes autrefois presque enclavées, l’immobilier qui continue à se développer malgré quelques signes patents d’essoufflement sur certaines niches qui tenaient le haut du pavé, etc.
Le paysage urbain est lui aussi en pleine ébullition : des enveloppes colossales ont été affectées aux principales villes du Royaume : corniches de Rabat et Casablanca, aménagements urbains à Agadir, Marrakech, Meknès, Fès, Ouda et Tanger. Des cités autrefois bannies comme Nador et Al-Hoceima, ont également reçu leurs lots de milliards de dirhams.
Des villes nouvelles ont même surgi de terre en fort peu de temps. Le Maroc est donc non seulement passé à la vitesse supérieure, mais il fait tout ce qui est en son possible pour que son élan perdure.