Intervenant lors d’un meeting organisé à cette occasion, le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération, Mustapha El Ktiri, a indiqué que ces batailles marquent une étape radieuse de l’histoire de la lutte nationale pour l’indépendance, chargée de gloires et porteuse de valeurs et principes religieux, patriotiques, éthiques et universels.
M. El Ktiri a rappelé que les tribus et habitants de Tafilalet avaient bravement résisté depuis le début du 20ème siècle et fait montre d’un sens élevé de sacrifice pour repousser l’occupant, notamment en 1908 après que les forces coloniales ont procédé à l’implantation de leur premier camp dans le centre de Boudnib, qui servait de base pour le lancement de leurs attaques.
Et d'ajouter que cette région du Royaume a été ainsi le théâtre de plusieurs batailles, à commencer par celles de Boudnib (1908), d’Ifri (1914) et de Meski et Lamaadid (1916), El batha (1918) ainsi que les batailles de Tafilalet et d’autres qui se sont déroulées aux environs de Goulmima et à Tadighoust qui ont eu lieu au début des années 1930.
Face à l’incapacité d’étendre leur domination sur l’ensemble du territoire de la province, les autorités coloniales ont lancé, en août 1933, une vaste offensive marquée par de violents affrontements au cours desquels les résistants, issus des différentes tribus, ont fait preuve d’un sens élevé de patriotisme et d’une grande résistance et bravoure, réussissant ainsi à déstabiliser les rangs de l’armée française, bien supérieure en termes d’effectifs et d’artilleries.
A partir de fin juillet 1933, des groupes militaires des forces coloniales ont reçu des instructions pour avancer vers Aghbalou N’Kerdous, avant de lancer, début août de la même année, des opérations visant à assiéger la région orientale du Haut-Atlas. C’est ainsi que des affrontements violents ont éclaté à Jbel Baddou entre les troupes coloniales et les valeureux combattants marocains, sous la houlette de braves héros connus pour leur expérience sur le terrain.
Grâce à leur forte détermination et à leur sens élevé de patriotisme, les combattants se sont organisés et ont bien resserré les rangs pour tenir tête aux forces coloniales qui encerclaient cette région, avant de se réfugier à Jbel Baddou, malgré les conditions climatiques difficiles.
Devant cette résistance farouche et bien organisée, des initiatives françaises pour la négociation avec les résistants ont été lancées, mais en vain. Après l’échec de ces tentatives, les forces d’occupation ont lancé une attaque contre les combattants qui a été farouchement repoussée par les résistants, rappelle M. El Ktiri.
Les combats se sont poursuivis avec acharnement, même après que les vivres des Moudjahidines se soient épuisés, suite du siège imposé à la région. Toutefois, la flamme de la résistance coloniale ne s’est pas éteinte, et les populations de la province d’Errachidia se sont engagées dans les rangs du mouvement national et de l’action armée au sein du mouvement de résistance armée et de l’Armée de libération.
Il a également mis en avant le rôle des femmes de Tafilalet qui ont joué un rôle crucial durant la lutte pour l'indépendance et contre la colonisation, en termes notamment d’appui aux combattants, de soin des blessés et de soutien logistique et moral.
M. El Ktiri a, par ailleurs, souligné que la célébration de l’épopée des batailles de Jbel Baddou est l’occasion de mettre l’accent sur les victoires diplomatiques du Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, rappelant dans ce sens, l'adoption de la résolution 2797 du Conseil de sécurité de l'ONU, consacrant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
Il a rappelé dans ce sens le Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, adressé à Son peuple fidèle, le 31 octobre dernier, dans lequel le Souverain avait indiqué que "Par la grâce du Seigneur et avec Son aide, après cinquante ans de sacrifices, nous ouvrons un nouveau chapitre victorieux dans le processus de consécration de la Marocanité du Sahara, destiné à clore définitivement le dossier de ce conflit artificiel, par une solution consensuelle fondée sur l’Initiative d’Autonomie".
Cette cérémonie a été marquée par des hommages rendus à des anciens résistants et membres de l’Armée de libération. Des aides financières ont aussi été accordées à des veuves et des ayant droit des membres de la famille de la résistance et de l’Armée de libération.











