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Caracas se veut plus verte, sûre et aimable


Par Beatriz LECUMBERRI (AFP)
Lundi 1 Août 2011

Caracas ne figure pas en bonne place dans les guides touristiques: même pour ses habitants, elle est synonyme d'insécurité, de circulation infernale voire de décrépitude. Mais aujourd'hui, les initiatives se multiplient pour redonner un visage humain à la capitale du Venezuela.
Davantage de parcs, des trottoirs plus larges, un centre historique en rénovation, une plus forte présence policière dans les rues et la multiplication d'événements culturels en plein air: autant de signes qui montrent que depuis plusieurs mois, il se passe quelque chose à Caracas, autrefois appréciée pour sa qualité de vie par des milliers d'immigrés.
"Je crois que les gens se battent plus qu'avant pour leurs espaces. Il doit y avoir une pression d'en bas avec des citoyens qui réclament leurs droits, et d'en haut avec des politiques concrètes pour récupérer des espaces", explique Cheo Carvajal, auteur de la rubrique "Caracas à pied" d'un journal vénézuélien et défenseur d'initiatives pour les piétons et cyclistes.
Cependant, quand Caracas redevient une ville fantôme la nuit en raison de l'insécurité, quand les embouteillages durent des heures et que les badauds préfèrent s'enfermer dans des centres commerciaux, il semble qu'il reste beaucoup à faire pour transformer la capitale, où vivent quatre millions de personnes.
Au Venezuela, puissance pétrolière où l'essence est la moins chère au monde (trois centimes d'euros), environ cinq millions de trajets sont effectués chaque jour, 24% dans des véhicules particuliers, qui occupent les trois-quarts des voies de la capitale.
"Il faut plus d'espaces publics ouverts et il faut que les gens surmontent leur peur et aillent dans ces lieux publics et en prennent soin, au lieu de rester enfermés chez eux", affirme Patrica Medina, une jeune mère de famille.
En 2010, environ 14.000 personnes ont été tuées au Venezuela, où le taux d'homicides est de 48 pour 100.000 habitants, un record en Amérique latine.
A Caracas, selon des ONG, le taux dépasse les 100 homicides pour 100.000 habitants.
"On ne se réapproprie pas une ville en insistant sur le fait qu'elle est dangereuse. Caracas a du potentiel et il faut prendre des risques pour le mettre en valeur. Plus les gens s'approprieront la rue, plus sûre elle sera", estime Cheo Carvajal.
"Depuis quelques mois je fais du yoga dans un parc. Il me semble que c'est l'endroit parfait car la nature de Caracas est exubérante, mais même si on fait ça en groupe, on a toujours un peu peur en raison des histoires de vols et d'attaques qu'on entend", affirme Sofia Bautista, une habitante.
Le centre historique de la ville est un des lieux où l'insécurité, la saleté et le manque d'espace pour les piétons sont les plus flagrants.
"Nous allons transformer Caracas pour en faire une ville beaucoup plus aimable", promet Jorge Rodriguez, le maire de la commune de Libertador, la plus peuplée de Caracas.
Pour le bicentenaire de l'indépendance du Venezuela, célébré en juillet, le centre présente ainsi des places rénovées, des bâtiments historiques réhabilités et propose des activités culturelles lui donnant une vitalité inhabituelle.
"Caracas va figurer sur les routes touristiques", promet le maire.
Mais les différences apparemment irréconciliables entre maires d'opposition et proches du président socialiste vénézuélien Hugo Chavez, n'aident pas à forger des politiques communes.
Pour l'architecte Daniel Fernandez Shaw, qui a participé à des projets d'urbanisme à Caracas depuis 40 ans, "comparé à d'autres villes comme Quito ou Bogota, nous voyons qu'il y a peu de planification" à Caracas.
La transfiguration de la ville passe surtout selon lui par une amélioration des conditions de vie dans de nombreux quartiers populaires, un projet qui supposerait un investissement de 320 milliards d'euros, dans un pays aux inégalités sociales encore criantes malgré ses richesses.


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