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Bouteflika perd le soutien de groupes liés à la guerre d'indépendance

Le président algérien met en garde contre le chaos avant de nouvelles mobilisations


Samedi 9 Mars 2019

 Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a perdu ces dernières 24 heures le soutien, qui lui est habituellement acquis, des trois importantes associations liées à la guerre d'indépendance dont il est un ancien combattant, selon des communiqués publiés dans les médias locaux.
Dernier texte en date, jeudi, un communiqué de l'ONEC, l'Organisation nationale des enfants de Chouhadas (combattants de la guerre d'indépendance tués au combat), annonçant le soutien de ses membres "au mouvement populaire contre le cinquième mandat" que brigue M. Bouteflika le 18 avril.
Les auteurs du communiqué, à en-tête de l'ONEC mais non signé, précisent se désolidariser du patron de l'organisation, Tayeb Houari, qui était du grand meeting de soutien à la candidature de M. Bouteflika, à Alger le 9 février.
"Le communiqué ne reflète pas la position de toute l'organisation. Il est l'oeuvre d'un groupe de dissidents en conflit ouvert avec M. Houari", a expliqué à l'AFP Rabie Chalabi, un cadre de l'ONEC.
Cette dissidence arrive au lendemain de la défection de la puissante Organisation nationale des Moujahidine (ONM, qui regroupe les anciens combattants de la guerre d'indépendance), autre traditionnel soutien de son compagnon d'armes, M. Bouteflika, qui a apporté un soutien inattendu à la contestation.
L'ONM a dénoncé dans un communiqué des institutions "pas à la hauteur des aspirations du peuple".
Mercredi, l'association des anciens du MALG (service de renseignement de l'Armée nationale de Libération durant la guerre d'indépendance) a également retiré son soutien à la candidature de M. Bouteflika.
Dans un communiqué signée de son président, Dahou Ould Kablia, ex-ministre de l'Intérieur de M. Bouteflika, l'organisation se félicite de l'"élan irrésistible" et la "volonté exprimée" par les manifestants et dénonce les "manoeuvres" pour "perpétuer un système qui a atteint ses limites et risque de mener le pays aux plus graves périls".
Plusieurs branches locales ou syndicats affiliés à l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), ont également apporté ces derniers jours leur appui aux manifestants, se démarquant du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, soutien indéfectible du chef de l'Etat.
Des démissions ont été également annoncées par divers médias au sein du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Cette organisation patronale dirigée par Ali Haddad, réputé proche du clan Bouteflika, a apporté son soutien depuis plusieurs mois à un 5e mandat du chef de l'Etat à la présidentielle.
Par ailleurs, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appelé jeudi, à la veille de nouvelles manifestations qui s'annoncent importantes contre sa candidature à un 5e mandat, a mis en garde contre une possible "infiltration" de la contestation, susceptible de provoquer le "chaos".
Dans un message publié par l'agence de presse officielle APS, le président Bouteflika salue d'abord la "maturité" de ceux qui manifestent depuis le 22 février en Algérie pour "exprimer pacifiquement leurs opinions", sans jamais évoquer le mot d'ordre principal: le rejet de sa candidature à l'élection présidentielle.
Il appelle ensuite "à la vigilance et à la prudence quant à une éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, de l'intérieur ou de l'extérieur, qui pourrait (...) susciter la +Fitna+ (discorde, ndlr) et provoquer le chaos".
Confronté, depuis qu'il a annoncé sa candidature, à une contestation inédite depuis qu'il a été élu pour la première fois en 1999, M. Bouteflika n'a pas expliqué qui était susceptible d'être cette "partie insidieuse".
Son message a été publié à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, qui coïncidera avec un troisième vendredi de mobilisation à travers le pays.
Réfutant toute "logique d'intimidation" dans ses propos, le chef de l'Etat algérien a exhorté ses concitoyens "et en premier lieu les mères, à veiller à la préservation de l'Algérie, en général, et de ses enfants en particulier", en rappelant la "tragédie nationale" de la décennie de guerre civile (1992-2002).
Il a également évoqué les crises provoquées par le terrorisme dans les pays alentour, dénoncé les "haineux à l'étranger" qui "regrettent" que l'Algérie n'ait pas été touchée par "la déferlante du Printemps arabe", des "cercles" qui, selon lui, "n'ont jamais cessé de conspirer contre notre pays".


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