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Deux personnes ont été tuées et 19 autres blessées, dont quatre grièvement, dans le bombardement de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, pilonnée par l'armée russe depuis des semaines, a annoncé le gouverneur régional Oleg Synegoubov sur Telegram. Trois personnes y avaient déjà été tuées la veille, dont un adolescent près d'un d'arrêt de bus.
Alors que les bombardements se poursuivent dans le nord-est, l'est et le sud, Human Rights Watch a accusé jeudi aussi bien l'armée russe que les forces ukrainiennes de mettre "inutilement" en danger des civils en installant des troupes au coeur de zones habitées, comme un sous-sol d'école ou un dispensaire.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait affirmé mercredi que les objectifs de la Russie ne se limitaient plus uniquement à l'est de l'Ukraine, mais concernaient également d'"autres territoires" et pourraient encore s'étendre.
Partie à l'assaut de l'Ukraine le 24 février, la Russie était parvenue rapidement aux portes de Kiev, sans parvenir à prendre la capitale. A partir de fin mars, elle a dit vouloir se concentrer sur le bassin du Donbass, une région minière de l'est en partie contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014.
L'Ukraine a continué pour sa part de réclamer plus d'armes et de sanctions contre Moscou. "Les Russes veulent du sang, pas des négociations. J'appelle tous les partenaires à renforcer les sanctions contre la Russie et à accélérer les livraisons d'armes à l'Ukraine", a écrit le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
La Première dame ukrainienne Olena Zelenska, en visite aux Etats-Unis, a pour sa part prononcé un vibrant plaidoyer devant le Congrès américain : "Je vous demande davantage d'armes (...) pour protéger les maisons de chacun et le droit de se réveiller vivant dans ces maisons", a-t-elle lancé.
L'armée russe a avancé ces dernières semaines dans le Donbass, faisant notamment sauter le double verrou de Severodonetsk et de Lyssytchansk, deux villes de la région de Lougansk, ce qui lui a dégagé la voie pour tenter d'avancer vers les villes de Kramatorsk et de Sloviansk, plus à l'ouest dans la région de Donetsk.
De rudes combats continuent de se dérouler dans cette région, Kiev pouvant compter sur les récentes livraisons de pièces d'artillerie occidentales de plus longue portée qu'au début du conflit.
Sur le plan énergétique, l'Europe était soulagée jeudi par la décision de Moscou de rouvrir les vannes du gazoduc Nord Stream, qui approvisionne principalement l'Allemagne, après une interruption pour des travaux de maintenance selon Moscou.
Ce pipeline, emblématique de la dépendance allemande aux matières premières russes, est au coeur de l'affrontement géopolitique entre l'Europe et la Russie.
"Il fonctionne", a déclaré jeudi matin à l'AFP un porte-parole de la société Nord Stream à propos du gazoduc.
Les premières données publiées par l'opérateur allemand du réseau, Gascade, montrent que le débit est identique à celui d'avant la maintenance, autour de 40% des capacités.
La Russie garde cependant la main sur cette "arme" dont dépend la sécurité énergétique de l'UE cet hiver.
La Commission européenne prépare d'ailleurs les esprits à des pénuries de gaz qui risquent de freiner l'activité économique et d'entraîner des difficultés pour se chauffer pendant l'hiver.
Mais le plan européen ne fait pas l'unanimité. Le gouvernement espagnol s'est dit opposé à la réduction de la consommation de gaz d'au moins 15% souhaitée par Bruxelles pour l'ensemble des États membres de l'Union européenne, jugeant que cette mesure n’est ni "juste" ni "efficace".
Ce plan doit être discuté le 26 juillet à l'occasion d'un Conseil européen.
L'Ukraine, dont l'économie s'est effondrée depuis le début de l'invasion russe, a pour sa part annoncé jeudi la dévaluation de 25% de sa monnaie nationale, la hryvnia, face au dollar.
"Une telle mesure renforcera la compétitivité des producteurs ukrainiens" et "soutiendra la stabilité de l'économie dans les conditions de guerre", a déclaré dans un communiqué la banque centrale.
La Turquie a, elle, annoncé qu'un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées dans les ports du pays, serait "possible dans les prochains jours" si les Occidentaux répondent aux demandes de la Russie d'allègement des sanctions.
Sur le plan diplomatique, le chef de l'Etat ukrainien a subi un revers avec le refus du bloc économique sud-américain du Mercosur, composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, de l'autoriser à faire un discours à l'occasion de son sommet des chefs d'Etat qui se déroulera jeudi.
Toutes les décisions du bloc économique se prennent à l'unanimité. Le nom du ou des Etats qui s'étaient opposés à l'intervention du président ukrainien n'a pas été révélé.
Au lendemain du déclenchement de la guerre, le Brésil et l'Argentine s'étaient abstenus de soutenir une déclaration de l'Organisation des Etats américains (OEA) condamnant l'invasion russe de l'Ukraine.