Ces dernières 24 heures, 75 Palestiniens ont péri dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, portant à au moins 36.171 le bilan des morts, en majorité des civils, dans le territoire assiégé, d'après des données mercredi du ministère de la Santé de l'administration du Hamas.
La Chine a dit espérer un vote cette semaine alors que le Conseil devait se réunir mercredi pour sa rencontre mensuelle sur les Territoires palestiniens. Le jour de la réunion du Conseil de sécurité, impuissant devant ce conflit dévastateur, la Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 21 Palestiniens dans une frappe israélienne sur un autre camp de déplacés de Rafah.
Mercredi dans cette même ville, des combats de rue ont opposé soldats et combattants palestiniens, un hélicoptère israélien a tiré dans le centre et des bombardements intensifs ont visé un secteur à la lisière de la ville, ont indiqué des témoins qui ont vu des chars israéliens dans différents secteurs, notamment le centre. Le Hamas a dit avoir tiré des roquettes sur des soldats près du camp de Yebna à Rafah. Toujours dans le sud de la bande de terre de 40 km de long et 10 de large, trois corps ont été sortis des décombres d'une maison touchée par un bombardement israélien à Khan Younès, selon la Défense civile.
"J'ai perdu deux de mes enfants, Haydar, 8 ans, et Mecca, 5 ans, mon unique fille", tués dans des frappes israéliennes sur Khan Younès, lance éploré Rami Abou Jazar après avoir dit adieu à ses enfants enveloppés dans des linceuls blancs. Dans le nord du territoire, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu à Gaza-Ville et des frappes ont ciblé des zones à Jabalia, ont indiqué des témoins.
Après une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre le territoire israélien menée à partir de Gaza, Israël a juré d'anéantir le Hamas. Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens et terrestres intenses et incessants suivie d'une offensive terrestre qui, outre un lourd bilan humain, ont détruit de nombreux quartiers et déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants alors que selon l'ONU il n'y a plus d'endroit sûr à Gaza. Ils ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire avec une menace de famine d'après les Nations unies.
L'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles. Sur les 252 personnes emmenées comme otages pendant l'attaque, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée. Depuis le début de l'offensive terrestre israélienne à Gaza le 27 octobre, 292 soldats ont péri selon l'armée.
Principal soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils "ne ferment pas les yeux" sur les victimes à Rafah mais continuent de juger qu'Israël n'a pas lancé contre cette ville une offensive "majeure" susceptible de remettre en cause leur soutien, selon la Maison Blanche.
"Les Israéliens ont dit qu'ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres (environ 17 kilos)", "37 livres ce n'est pas une grosse bombe", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby, disant attendre les résultats de l'enquête israélienne sur le bombardement du camp de déplacés dimanche à Rafah. "Les gens ont brûlé", a déclaré à l'AFP Mohammad Hamad, après ce bombardement qui a provoqué un incendie ayant ravagé le camp et où de nombreux corps dont ceux d'enfants ont été carbonisés selon la Défense civile. L'armée a indiqué avoir diligenté une enquête mais affirmé que les munitions qu'elle a utilisées ne pouvaient pas avoir "à elles seules" provoqué l'incendie.
Depuis l'entrée le 7 mai des chars israéliens dans l'est de Rafah, environ un million de personnes ont déjà fui la ville où étaient entassés plus de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité des déplacés. Et depuis la fermeture du passage frontalier de Rafah avec l'Egypte, après l'arrivée des chars israéliens côté palestinien, l'acheminement de l'aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, est quasiment à l'arrêt. Pour la première fois depuis le 13 mai, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué avoir réussi à livrer fuel et matériel à l'hôpital Al-Ahli dans le nord de Gaza.