Boko Haram multiplie ses exactions au Nigeria et au Cameroun


L'armée tchadienne à pied d’œuvre dans le nord-est du Nigeria et les insurgés dans les villages du lac Tchad

Libé
Jeudi 6 Août 2015

Après avoir subi de lourds revers militaires au début de l'année dans leurs fiefs du nord-est nigérian, les islamistes ont multiplié ces dernières semaines les attentats-suicide meurtriers au Nigeria mais également, pour la première fois, au Tchad et au Cameroun voisins.
Mardi, c'est un groupe de pêcheurs nigérians qui tombait dans une embuscade tendue par les islamistes sur la route reliant la ville de Monguno à celle de Baga, sur les rives du lac Tchad.
Au total, 17 pêcheurs, à bord de deux minibus faisaient route vers Baga, ont été tués, a expliqué à l'AFP Grema Ari, un survivant de l’embuscade. Le minibus dans lequel il voyageait a pu faire demi-tour mais celui en tête du convoi a été contraint de s'arrêter et les insurgés de Boko Haram ont fait descendre les passagers et les ont abattus, a-t-il décrit. 
Les insurgés islamistes nigérians de Boko Haram ont aussi abattu neuf pêcheurs dans un village près des rives du lac Tchad, devenu l'un des épicentres de l'insurrection et où l'armée tchadienne les affronte depuis mi-juillet.
Boko Haram a, par ailleurs et de nouveau, attaqué l'Extrême-nord du Cameroun, tuant au moins huit villageois et en enlevant 135, dans cette région frontalière de plus en plus ciblée par le groupe qui y mène aussi des attentats-suicide. 
Ces attentats-suicide, au Nigeria, comme au Cameroun et au Tchad, voisins du nord-est du Nigeria, relèvent d'une nouvelle stratégie des islamistes. Affaiblis par la mobilisation des armées régionales (surtout du Tchad) qui ont pénétré au Nigeria pour reprendre l'essentiel des localités dont ils s'étaient emparés, ils mènent ces attentats en se "noyant" au milieu des civils, notamment dans les grands marchés qui rassemblent traditionnellement beaucoup de monde.
Certains sont perpétrés par de jeunes femmes, vêtues de voiles islamiques intégraux se prêtant à la dissimulation d'objets, qui se font exploser ou dont les explosifs sont activés à distance. 
Mercredi, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement, a rapporté sur la radio d'Etat l'interpellation la semaine dernière dans l'Extrême-Nord de "deux jeunes filles âgées respectivement de 19 et 21 ans (...) en possession de deux sacs à main contenant des engins explosifs".
Face à cette situation de plus en plus instable, Yaoundé a annoncé l'envoi dans le lointain Extrême-Nord de 2.000 soldats supplémentaires. 


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