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L'issue des grandes prières hebdomadaires permettra de voir si la décision d'Assad de lever l'état d'urgence, imposé par le parti Baas lors de sa prise de pouvoir en 1963, désamorce ou non la contestation lancée contre son régime il y a un mois.
Plus de 220 manifestants ont été tués depuis le début du mouvement de contestation le 18 mars, et cette semaine, 21 protestataires ont péri dans la seule ville de Homs, disent des militants des droits de l'Homme.
Par un décret qu'il a promulgué jeudi, le président Assad a levé l'état d'urgence, mais l'opposition y voit une mesure en grande partie cosmétique, car d'autres lois continuent d'accorder aux forces de sécurité des pouvoirs très étendus.
Pour Joshua Landis, expert américain de la Syrie, «Les organisateurs de la révolution se sont juré de se mobiliser plus que jamais», même si Assad estime qu'«Il n'y a plus de raison de manifester». «Ils sont résolus à faire tomber le régime et comprennent qu'ils ont là une occasion de le faire», dit-il.
Selon un militant des droits de l'Homme, des camions de transport de troupes et des automitrailleuses ont été vus jeudi sur la grand-route entre Damas et Homs, ville du centre de la Syrie devenue l'un des nouveaux foyers de la contestation.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des soldats ont patrouillé à pied, par groupes de cinq, dans les rues de Homs. Des policiers en civil étaient également présents dans les rues, ont rapporté deux témoins. Des habitants de Homs se sont organisés pour protéger eux-mêmes leurs quartiers après la mort lundi et mardi de 21 manifestants tués par des agents de la sécurité et des fidèles du régime appelés «Al Chabbiha». «Nous sommes déterminés à manifester tout à fait pacifiquement (...). Nous nous réjouissons de la fin de l'état d'urgence. Il n'a pas été levé, il a été mis à bas (...). Avec l'aide de Dieu, nous allons conquérir la liberté», lit-on sur une page Facebook gérée par des opposants.
Les policiers ont dressé une série de barrages routiers à travers Damas au cours de la nuit, et les forces de sécurité étaient également présentes aux entrées de la ville, apparemment pour empêcher les manifestants des faubourgs de gagner le centre, a rapporté un habitant.
Un autre habitant a expliqué que des cars de l'armée avaient acheminé des soldats dans les rues menant à la place des Abbassides.
Pour l'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), Assad «a l'occasion de prouver ses bonnes intentions en permettant la tenue des manifestations (de ce vendredi) sans les réprimer par la violence».
«Les réformes ne prendront leur sens que si les services de sécurité syriens cessent d'ouvrir le feu, d'arrêter et de torturer des manifestants», estime Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.