Au sixième jour du Festival de Venise : Olivier Assayas rend hommage aux années 70


AFP
Jeudi 6 Septembre 2012

Au sixième jour du Festival de Venise : Olivier Assayas rend hommage aux années 70
Avec “Après mai”, sorte d’écho de mai 68 sur la société en crise des années 70 vue à travers l’odyssée d’un groupe de lycéens, Olivier Assayas veut “rendre hommage à cette période qui est un moment extraordinaire de liberté”.
A cette époque, “il y a une sorte de foi dans le futur, dans la possibilité de transformer la société”, explique le cinéaste français dans un entretien à l’AFP avant la présentation officielle de son film sur le Lido, où il est en lice pour le Lion d’or.
Les héros d’”Après mai”, des lycéens de la région parisienne, appartiennent à “une génération qui découvre le monde tel qu’il a été chamboulé par 68. Il n’y a plus rien de stable et il y a cette idée que tout peut être transformé, que la révolution c’est demain”, analyse le cinéaste, lui-même né en 1955.
“Le fait est que la société s’est transformée, mais pas exactement de la façon dont ils l’espéraient”, note-t-il avec une pointe d’ironie. Et “aujourd’hui, ce qui s’est perdu, c’est la foi dans la possibilité de transformer le futur de manière positive”, déplore-t-il.
“Il y a le sentiment que les politiques n’ont plus prise sur rien”, observe-t-il, tout en soulignant que son film “n’a pas l’ambition de changer la société”. “A chacun d’en faire ce qu’il veut!” affirme-t-il.
Pour incarner ses personnages, Assayas a eu recours à des jeunes “castés” dans la rue, “choisis non en tant qu’acteurs mais en tant qu’individus”. “Chacun a transformé le personnage à son image, il y a eu fatalement une interaction”, indique l’auteur de “L‘eau froide”.
Au premier plan du film campe la figure de Gilles, un grand échalas à la tignasse brune. C’est Clément Métayer, un étudiant de 19 ans qui veut faire les Beaux-Arts, qui incarne ce personnage tiraillé entre un engagement politique radical et des aspirations plus personnelles.
“Les années 70, on en parle énormément aujourd’hui, c’est une référence, tout le monde aujourd’hui envie cette liberté de créer, de bouger, de changer. Tout était possible, enfin on pensait que tout l’était, alors que ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui”, glisse Clément avant de s’attaquer à ses tartines de Nutella.
Pour son copain Hugo Conzelmann, un étudiant en droit de 19 ans qui interprète un militant très engagé, “Après mai” montre “ce qu’était un engagement radical à cette époque, sans les clichés”. Son personnage, “Jean-Pierre, a ses convictions chevillées au corps et les vit jusqu’au bout”, souligne ce géant aux yeux bleus.
Au-delà de l’engagement politique, le film montre aussi la liberté sexuelle à travers les relations amoureuses de ces personnages attachants.
Pour India Salvor Menuez, une rouquine new-yorkaise de 19 ans qui joue Leslie, une fille de diplomate étudiant la danse sacrée, “beaucoup d’idées de cette époque sont toujours d’actualité pour une jeune femme comme moi”. “Ca n’a pas été difficile pour moi de m’intégrer dans cette époque”, affirme-t-elle.
Quarante ans après, les années 70 semblent donc plus d’actualité que jamais, et pas seulement pour la musique et le design! Cette fresque de deux heures sort le 14 novembre dans les salles françaises.


Lu 341 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.












Inscription à la newsletter



services