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Arrêt des combats à Tripoli après un nouveau cessez-le-feu


Vendredi 28 Septembre 2018

Le calme est revenu en banlieue sud de Tripoli après un mois de combats meurtriers entre milices rivales, à la faveur d'un nouvel accord de cessez-le-feu annoncé mercredi par le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale (GNA).
Dans un communiqué, le GNA a exprimé sa "satisfaction" après "le retour au calme" dans les secteurs touchés par les combats qui ont fait au moins 117 morts, plus de 400 blessés et 25.000 déplacés depuis la fin août, selon un nouveau bilan officiel.
L'accord, déjà précédé d'un arrêt des combats mardi, a été signé par des représentants des villes de Tripoli et de Tarhouna (ouest), dont sont issues les principales milices impliquées dans les combats.
La fin des combats a permis la réouverture mercredi du seul aéroport opérationnel à Tripoli, fermé à plusieurs reprises en raison des violences.
Plusieurs familles qui avaient fui les combats ont pu par ailleurs rentrer chez elles mardi et mercredi matin. D'autres ont dû reporter leur retour après de fortes pluies tombées mercredi après-midi dans la région de Tripoli qui ont provoqué une montée du niveau de l'eau et la fermeture de plusieurs routes.
Ratifié mercredi par le ministre de l'Intérieur Abdessalem Achour, le nouvel accord stipule le respect du cessez-le-feu conclu sous l'égide de l'ONU début septembre et qui n'avait tenu que quelques jours.
Il prévoit également la formation d'une force régulière mixte composée notamment de policiers de Tripoli et Tarhouna pour sécuriser la banlieue sud de la capitale.
Mais sans une solution pérenne, le nouvel accord reste aussi fragile que le premier, mettent en garde des analystes.
"Le cessez-le-feu (...) n'est porteur que d'une solution temporaire", a souligné l'analyste libyen Emad Badi, soulignant que le GNA et l'ONU n'ont aucune autorité sur les groupes armés.
Ces derniers "comptent sur une sorte de légitimité sociale et un appui conférés par leurs villes respectives qui ont joué d'ailleurs un rôle important" dans l'arrêt des combats, a-t-il dit.
Les affrontements ont éclaté le 27 août sur fond de lutte d'influence entre milices pour dominer la capitale et contrôler les institutions et des richesses du pays, plongé dans le chaos depuis la chute de régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Un groupe armé de Tarhouna (ouest) avait alors tenté d'entrer dans la capitale pour en chasser les milices qu'il accuse de prendre en otage le GNA et de se servir dans les caisses de l'Etat. Il dit aujourd'hui maintenir des hommes en banlieue sud.
Il avait ensuite été rejoint par une autre milice de Misrata (ouest) qui disait défendre la même cause. Mais cette dernière a été chassée dans la nuit de lundi à mardi par ses rivaux tripolitains qui ont crié victoire.
Des dizaines de miliciens de la capitale étaient visibles mercredi dans la banlieue sud aux principaux carrefours et artères autour de pick-ups équipés de canons anti-aériens.
Kalachnikov ou lourde mitrailleuse en bandoulière, certains étaient vêtus d'uniformes dépareillés, d'autres ne portaient que des shorts et t-shirts, et aux pieds parfois juste des tongs.
"Nous avançons (vers le sud) pour sécuriser la région (...) et éloigner la guerre de la capitale", a indiqué à l'AFP Abdelhamid Al-Cheikh, un des commandants d'une milice tripolitaine.
Le GNA a promis mercredi de "tirer la leçon" de la dernière "escalade militaire" et de mettre en œuvre des mesures de sécurité prévues par l'accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de l'ONU.
Ce texte stipule notamment la sortie de la capitale des groupes armés et de leurs armes lourdes.
Le sort de la Libye, qui est en outre une plaque tournante pour les migrants voulant gagner l'Europe, ne cesse d'inquiéter la communauté internationale, réunie cette semaine à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.
"Le statu quo actuel permet aux milices, aux trafiquants de gagner du terrain, déstabilisant toute la région", a averti mardi le président français Emmanuel Macron, à la tribune de l'ONU.
Prenant acte des difficultés sur le terrain, la France semble toutefois ne plus vouloir pousser à l'organisation d'élections le 10 décembre en Libye, selon un calendrier qui avait été adopté en mai à Paris en présence de responsables libyens rivaux.


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