Après plusieurs années de cavale, Hassan Abderrahmane Bakir, le secrétaire général de la Chabiba Islamia, a été arrêté en Espagne dans la nuit du 21 au 22 juillet courant. Incarcéré par la police espagnole dans sa chambre d’hôtel à Madrid, Bakir aurait été transféré, selon certaines sources, au Maroc où il avait été condamné à deux reprises en 1975 et en 1985 à la peine de mort. La première condamnation s’inscrivait dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du leader usfpéiste Omar Benjelloun tandis que la seconde a eu lieu suite aux événements d’Oujda quand des étudiants islamistes proches d’Abdelkrim Moutii, mentor de la Chabiba Islamia comme Hakimi Belkacem et Oukil Mustapha, avaient été arrêtés en possession d’armes à feu près d'Oujda. Rappelons qu’en 1983, un groupe dénommé «Assaraya» avait distribué des tracts virulents contre le Maroc. Ce groupe était dirigé par Mohamed Nakaoui et Abdelaziz Nouamani, qui a été cité comme l'instigateur de l'assassinat d'Omar Benjelloun. Nakaoui qui s'était enfui à l'étranger en 1981, avait réussi à retourner au Maroc clandestinement en 1989. Il a été arrêté dans le cadre du démantèlement de la cellule Pierre Richard en 2002. Bakir aurait fait partie de cette cellule mais il a réussi à bénéficier de l’asile politique en Hollande où il vit actuellement.
L’arrestation de Hassan Bakir universitaire, en Espagne, a eu lieu suite à un mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités marocaines qui l’accusent, entre autres, d’appartenir au réseau Belliraj et d’établir des contacts avec des cellules terroristes démantelées récemment. Son nom a également été, à maintes reprises, cité dans le cadre d’autres affaires terroristes où il serait, d’après certaines sources, accusé de financer ou de préparer certaines opérations. Des accusations niées en bloc par Mouhssine Benaceur, le porte-parole de la Chabiba Islamia qui, dans un communiqué rendu public, dénonce l’arrestation de son secrétaire général. Et d’ajouter :«Cette arrestation reste arbitraire car la peine de mort prononcée à l’encontre de Bakir est tombée en désuétude puisqu’elle date de plus de 25 ans». Seule la justice tranchera. Au moment où nous mettions sous presse, certains sites d’information ont publié une récente déclaration de Benaceur affirmant que «les négociations avec le Conseil consultatif des droits de l’Homme sont en cours pour trouver une issue à cette affaire».