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Arabie Saoudite : la révolution tranquille


Youssef BENZAHRA
Mardi 4 Octobre 2011

Le monarque saoudien vient de prendre une décision historique. Le serviteur des Lieux Saints vient d’autoriser les femmes saoudiennes à participer à la vie politique du pays.
Après l’homme, la femme saoudienne va pouvoir élire et être élue dans les instances institutionnelles du royaume. Il s’agira des conseils municipaux et du Majliss Ach Choura, le Conseil consultatif.
D’aucuns vont s’empresser de minimiser cette décision du Roi Abdellah Ben Abdelaziz, affirmant que la représentativité des femmes ne serait que formelle et sans influence notable sur la vie politique du pays. Qu’à cela ne tienne. L’essentiel est que le rubicond est franchi !
Avec l’avènement du Roi Abedellah, on s’attendait à d’importants changements en Arabie Saoudite. Le souverain connu pour sa pondération ne voulait pas aller plus vite que l’espéraient certains aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Pour lui, il faut donner le temps au temps.
C’est oublier que l’Arabie Saoudite malgré l’ère de modernité qu’elle a connu, elle continue de vivre au rythme des traditions. Et l’on sait que les us et coutumes dans le royaume sont bien ancrés. On ne peut du jour au lendemain tout chambouler, voire révolutionner au risque de mener le pays à la dérive.
Pour éviter le chaos, les réformes doivent donc se faire à doses homéopathiques, n’en déplaise à ceux qui attendaient du serviteur des Lieux Saints de mener les réformes à tambour battant.
Tout finit par arriver pour celui qui sait attendre !
Il ne fait aucun doute que des réformes importantes vont suivre. Et donc l’on doit se montrer patient.
Avant même qu’il succède à son frère Fahd, on savait qu’Abdellah Ben Abdelaziz est de la trempe des dirigeants réformateurs. C’est pourquoi son intronisation a fait naître bien des espoirs. La lenteur de son passage à l’action a provoqué quelques déceptions, mais c’est mal connaître l’homme.
Abdellah Ben Abedelaziz est un homme d’action, mais à sa manière. Il connaît fort bien son pays, ses traditions et aussi l’existence de certaines castes influentes dont il est difficile de se débarrasser du jour au lendemain.
Le fait de reconnaître à la femme saoudienne son droit constitutionnel même si à dose minimale est en soi une révolution dans un pays comme l’Arabie Saoudite connue pour être une société phallocratique.  
De ce fait, la femme saoudienne n’est plus considérée comme une « Aoura » personnifiant le vice (sic).
Voir un jour l’Arabie Saoudite s’inscrire dans la normalité et figurer dans le concert des pays modernes et démocratiques, est du domaine du possible sous la férule d’un souverain éclairé tel qu’Abedellah Ben Abdelaziz.
Les Saoudiens eux-mêmes comme le reste du monde attendent le grand jour qui ne saurait tarder !


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