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Après le choc du virus, états généraux en Italie pour la relance


Lundi 15 Juin 2020


Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a appelé samedi, au cours d'"états généraux" à Rome, à la préparation d'un plan de relance économique "courageux" pour l'Italie, capable d'amortir le "choc sans précédent" qu'y a provoqué la pandémie de Covid-19.
"Nous sommes en train de vivre un choc sans précédent, avec des coûts humains, sociaux et économiques très élevés", a déclaré M. Conte en ouvrant les débats, en présence de tout son gouvernement, mais en absence de l'opposition de droite, qui a boycotté la rencontre.
"Je partage la même conception avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen: nous ne pouvons pas nous permettre de retourner au statu quo ayant précédé cette crise", a-t-il plaidé. Son pays va devoir selon lui détailler "un projet courageux" et "transformer la crise en opportunité pour éliminer tous les obstacles qui ont freiné (le pays) pendant les vingt dernières années".
Une modernisation du pays passera par une administration publique plus efficace et mieux informatisée, une économie moins polluante, ainsi qu'une réduction des inégalités et de la pauvreté, a souligné M. Conte.
Il s'exprimait depuis un palais du XVIIe siècle situé dans l'immense parc romain villa Doria Pamphilj, un "hommage à la beauté italienne" qui doit aussi être inclus dans les futurs investissements, selon lui.
Ces "états généraux" visent à préciser le plan de relance italien qui sera présenté en septembre à Bruxelles.
Pour stimuler l'économie des pays européens les plus touchés par le nouveau coronavirus, la Commission a proposé fin mai un plan de relance de 750 milliards d'euros - 500 milliards de subventions non remboursables et 250 milliards de prêts -. Sur cette somme, l'Italie doit bénéficier de 172 milliards d'euros. Pour cela, elle doit concocter un projet très détaillé.
Lors d'un point de presse clôturant la journée, le ministre italien de l'Economie Roberto Gualtieri a expliqué que "le nœud du plan gouvernemental seront les investissements" dans l'éducation, la recherche, la formation et l'innovation. Le pays va devoir faire des choix stratégiques, comme décider s'il faut ou non une fiscalité plus avantageuse pour créer de l'emploi dans le sud de l'Italie, a-t-il pointé.
M. Gualtieri souhaite aussi transformer l'Italie en, championne des paiements informatisés pour combattre "l'évasion fiscale".
Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, participant samedi à la réunion depuis Bruxelles, a rendu un hommage appuyé à l'Italie, touchée la première en Europe par le nouveau coronavirus. "Il ne faudra pas oublier cela : le sacrifice de l'Italie a probablement indirectement sauvé des vies dans le reste de l'Europe", a noté M. Michel.
Il a toutefois prévenu les Italiens que les négociations au sein des 27 membres de l'UE s'annonçaient encore "semées d'embûches" en raison de "divergences importantes" existant toujours "sur l'enveloppe globale, sur la répartition des prêts et les subventions, sur les critères de répartition des moyens financiers, sur les conditions d'attribution du fonds".
La présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, a félicité le gouvernement pour les premières grandes lignes de son plan, qui inclut une meilleure protection des administrations publiques contre le crime organisé, ce qui permettra une "utilisation au mieux" de l'argent de l'UE. Elle a néanmoins jugé que l'Italie pouvait mieux faire pour l'emploi des femmes et des jeunes.
"Nous savons tous que le haut niveau d'endettement public de l'Italie vous expose aux humeurs changeantes des marchés. Mais avec les réformes justes, l'Italie peut profiter au mieux de +Next generation EU+", le nom de l'instrument de relance de l'UE, a suggéré Mme von der Leyen, elle aussi de Bruxelles.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a conseillé pour sa part de "ne pas gaspiller cette crise", préconisant un environnement économique favorable aux entreprises.
L'Italie, frappée de plein fouet par le Covid-19 (plus de 34.000 morts) dont elle fut l'épicentre en Europe, devrait connaître une baisse de son PIB de 8,3% en 2020, dans le scénario le plus optimiste, une chute qui pourrait atteindre 14% dans les prévisions les plus pessimistes.


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