Ces dernières années, nous avons découvert, en effet, des jeunes qui n'ont pas besoin de beaucoup de choses pour s'illustrer. Juste un bon encadrement et, surtout de la confiance et des moyens.
Parmi ces jeunes réalisateurs qui ont percé dernièrement, se distingue Hicham Lasri qui travaille, lui, sur tout le registre de la réalisation puisqu'il est aussi scénariste et qu'il a eu à travailler pour le cinéma et la télévision. Il s'est fait son idée et semble déterminé à faire son chemin personnel.
Il n'y a pas longtemps, il a sorti son premier long-métrage intitulé "The end" qui a été différemment apprécié lors de sa projection au Festival de Tanger.
"Lorsqu'il a été projeté à Tanger, souligne-t-il, mon film n'est pas passé inaperçu. Les réactions des professionnels et des critiques n'étaient pas tendres. Il y a des gens qui n'ont pas du tout aimé, et d'autres qui ont crié au chef-d'œuvre. C’est leur problème. En ce qui me concerne, j'ai donné mon avis sur une période importante de l'histoire de notre pays. J'ai livré ma version des choses avec beaucoup de sincérité. Mon objectif, dès le début, était de réaliser un film d'auteur abouti avec certainement des erreurs, mais j'attends la réaction du grand public à sa sortie en salles".
Hicham Lasri avait collaboré en tant que scénariste avec de nombreux réalisateurs. Pour lui aussi, le scénario est en crise ; il faut absolument remédier à cette situation.
" L'écriture est un acte vital pour moi, avoue-t-il. Pour preuve, j'ai déjà écrit un roman de science-fiction et deux pièces de théâtre. Le dernier scénario que j'ai écrit, il y a deux ans était destiné à Rachid El Ouali. Pour le moment, je préfère me concentrer sur mes propres scénarios. Je pense fortement qu'il y a une crise du genre au Maroc. Les cinéastes marocains écrivent leurs propres scénarios faute de créateurs dans le domaine ». Il porte un autre jugement sur la télévision qui ne suit pas, à son avis, l'évolution du pays mais il y a, de temps à autre, quelques éclaircies, comme cette idée de Film Industry qui a donné naissance à plusieurs productions.
De cette expérience, Hicham Lasri garde un bon souvenir. " C'est grâce à Film Industry, que j'ai appris beaucoup de techniques en un temps record. C'est un projet visionnaire qui a donné l'occasion aux jeunes talents de s'exprimer. Certaines personnes n'ont pas apprécié le fait que Nabil Ayouch monopolise le secteur alors qu'il était le seul à faire ce genre de projets".
Après "The End", le jeune metteur en scène travaille sur un autre long métrage intitulé "99" dont le projet sera présenté au CCM en janvier prochain, ce qui signifie que ce réalisateur a besoin de toute l'attention et d'encouragement car son talent est prometteur.