En dépit d'une trêve instaurée le 9 décembre, des combats acharnés entre l'armée ukrainienne et les rebelles prorusses ont progressivement repris il y a une dizaine de jours dans l'Est de l'Ukraine, particulièrement à l'aéroport de Donetsk où une offensive des insurgés a finalement été repoussée samedi par les Ukrainiens.
Face à ce regain de violence, qui a fait de nombreux morts militaires et civils, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont des observateurs suivent la situation sur le terrain, a lancé un appel à l'arrêt immédiat des hostilités.
"J'appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à faire immédiatement des efforts pour faire baisser la tension, respecter le cessez-le-feu et les accords de paix de Minsk signés en septembre”, a déclaré le chef de la diplomatie serbe Ivica Dacic, qui assure la présidence tournante de l'OSCE, dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.
"Ce cycle de violences meurtrières et d'escalade continue des hostilités ne peut plus continuer", a-t-il poursuivi.
Les autorités ukrainiennes ont pour leur part déclaré avoir proposé dimanche à Moscou -- accusé par Kiev et l'Occident d'armer les rebelles et d'avoir déployé ses troupes en Ukraine, ce que la Russie dément -- de signer un texte pour "assurer l'arrêt des hostilités" dès lundi.
Ce document signé le 13 novembre constitue l'agenda de la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk, a indiqué la diplomatie ukrainienne dans ledit communiqué.
En réponse, Moscou a affirmé que les leaders rebelles avaient déjà apposé leurs signatures à l'agenda du 13 novembre, laissant entendre que celle des représentants russes n'était pas nécessaire.
"Si Kiev est sincèrement prêt au retrait mutuel des armes lourdes (...), il faut passer aux actes concrets sur le terrain", a fait valoir le ministère russes des Affaires étrangères.
La veille déjà, le Kremlin avait accusé Kiev d'avoir rejeté "un plan concret pour le retrait de l'artillerie lourde" proposé jeudi par le président Vladimir Poutine à son homologue Petro Porochenko. Sur le plan international, la crise ukrainienne sera abordée lundi à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Bruxelles.
A l'aéroport de Donetsk, que les Ukrainiens affirment avoir "nettoyé presque entièrement" grâce notamment à l'arrivée de chars samedi soir, les combats connaissaient un certain répit lundi, selon l'armée ukrainienne et des journalistes de l'AFP sur place.
"C'est bien plus calme aujourd'hui", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée ukrainienne, Vladislav Selezniov.
"Nos militaires avaient une tâche concise: repousser les rebelles qui nous attaquaient. La 93e brigade aéroportée l'a accomplie. Les séparatistes ne pourront plus tirer sur nos positions à bout portant", a-t-il ajouté.