André Azoulay : Hajja Hamdaouia était l’icône de tout un peuple


Hommage posthume à la regrettée diva du chaâbi

Abdelali Khallad
Mardi 6 Avril 2021

Elle était là à Mogador, en 2018, à l’occasion du Festival des andalousies atlantiques d’Essaouira, tellement spontanée, généreuse, et combien amoureuse de la vie et ouverte sur toutes les sensibilités. Hajja Hamdaouia n’est plus. Elle s’est éteinte à l’âge de 91 ans après une belle et longue carrière qui symbolise pour chaque Marocaine et chaque Marocain les beaux souvenirs et les nobles valeurs nourrissant une mémoire affective qui ne peut laisser personne indifférent à cette disparition / perte. André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi et président fondateur de l’Association Essaouira Mogador, très touché par sa mort, reprend avec beaucoup d’émotion et de nostalgie la mémoire de la défunte. "J’ai dû entendre le premier concert de Hajja Hamdaouia il y a bien longtemps. Elle est depuis toujours restée dans mon imaginaire… où que je sois. Elle était recherchée et adulée par les grands, aimée par nous tous et était l’icône du peuple. Elle avait réussi cette synthèse dans le temps, l’espace et à travers les générations. Comme tous ses aficionados, je suis triste qu’elle nous ait quittés. Je pense à elle avec joie, plaisir, gourmandise, fierté parce qu’elle incarnait ce Maroc à la fois du talent et, pour elle je peux le dire, d’audace aussi, car elle n’a jamais été frileuse, à la fois dans le texte et sur la scène", at-il témoigné. Sur la scène de la 15e édition du Festival des andalousies atlantiques d’Essaouira organisé par l’Association Essaouira Mogador, Hajja Hamdaouia et Raymonde El Bidaouia ont toutes les deux résumé la réalité d’une histoire partagée, un destin commun, et de milliers d’années de coexistence entre musulmans et juifs dans l’exceptionnalité marocaine. « Ce concert qu’elles nous ont donné à Essaouira en octobre 2018 était au-delà de tout ce qu’on pouvait espérer vivre en une seule soirée… Deux personnalités de la scène, exceptionnelles, chacune à sa façon, mais en même temps, tellement proches et fortes dans le partage", reprend André Azoulay avec beaucoup d’émotion le souvenir de ce duo historique. Loin de la scène, et en toute spontanéité, Hajja Hamdaouia s’était confiée à Dar Souiri lors du colloque «L’importance du lieu et du lien » organisé dans le cadre dudit festival. Elle et Raymonde El Bidaouia ont témoigné de cette symbiose culturelle, musicale et humaine qui a toujours marqué les parcours intimement liés des deux icones de la chanson populaire marocaine. "Elle nous donnait l’image de ce Maroc à la fois enraciné dans la tradition, mais d’une exceptionnelle modernité dans la créativité, dans le charisme", poursuit André Azoulay au sujet de la regrettée diva du chaâbi. 


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