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Concrètement, ce dernier révèle que 269.000 enfants ont abandonné l’école en 2017-2018. Il indique également que le nombre moyen d’années de scolarisation de la population âgée de 15 ans et plus ne dépasse pas 5,6 années, soit moins que les six années d’études primaires. Pour ce qui est du taux d’analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus, il a atteint les 32%. Un phénomène qui touche plus les femmes (41,9%) que les hommes (22,1%).
Autre indicateur préoccupant, les disparités en termes de taux de scolarisation observées d’une région à l’autre. Dans la position du dernier de la classe, on trouve les régions de Béni Mellal-Khénifra et de Marrakech-Safi, avec respectivement 38,7 et 38%, talonnées de près par Fès-Meknès (35,2%), Draa-Tafilalet et Souss-Massa (34%).
Un taux de scolarisation
inquiétant
Le tableau mi-figue mi raisin décrit par ledit rapport, englobe également l’enseignement préscolaire. En 2017-2018, plus de 700.000 enfants âgés de 4 à 5 ans y ont accédé, soit un taux de scolarisation de 49,8% au niveau national. Taux qui connaît une chute saisissante en milieu rural (36,6%). Ainsi, 726.920 enfants ne bénéficient d’aucune éducation préscolaire alors qu’ils sont en l’âge de l’être.
On l’aura certainement compris, ce bilan chiffré décrit une répartition de l’offre préscolaire limitée et inégalitaire dans les quatre coins du Royaume, quantitativement et qualitativement.
Afin d’y remédier, le ministère de l’Education nationale a élaboré et lancé un programme national de généralisation et de développement du préscolaire. En s’appuyant sur un budget de 30,22 milliards de DH, il ambitionne de généraliser le préscolaire à l’horizon 2027-2028. Comment ? En créant et aménageant plus de 56.208 salles de classe, mais également en formant 55.914 éducateurs et 950 animateurs éducatifs, en sus de la mise à niveau des espaces de l’enseignement préscolaire traditionnel pour le bien des 440.537 enfants qu’ils accueillent.
Un besoin croissant
en enseignants
Le nouveau cycle de la licence en éducation, lancé cette année dans les universités est révélateur du caractère prioritaire dont jouit la réforme du système de la formation des cadres. S’agissant du projet intitulé «L’enseignement de demain», il est censé pallier les besoins grandissants en enseignants, et qui seraient de l’ordre de 200.000 d’ici à 2029-2030. En attendant, ce besoin est estimé cette année à 21.520 enseignants, sans parler des 13.017 départs à la retraite attendus. Et cela ne risque pas de s’arranger ni dans un an, puisque ce chiffre passera à 24.558, ni dans deux ans (26.512). Toutefois, une embellie est attendue à partir de la saison scolaire 2021-2022, laquelle connaîtra une baisse du besoin estimé à 24.886 enseignants. Mais en réalité, c’est une baisse en forme de trompe-l’œil, car en comparant le chiffre de l’année actuelle, 21.520, à celui de 2021-2022, on constate une augmentation du déficit à 3366 enseignants. De son côté, le ministère de l’Education nationale ne renonce pas à son optimisme en envisageant que les besoins ne dépasseraient pas 6.016 en 2029-2030.
Le programme «Tayssir»
en pleine extension
Bien que la Cour des comptes ait épinglé dans son dernier rapport, les nombreux dysfonctionnements du programme Tayssir, destiné à lutter contre l'abandon scolaire, et dont le coût financier global s’élève à 2,17 milliards de DH, de son côté, le ministère de l’Education continue de l’ériger en tant que priorité, en lui accordant une importance particulière. Dans ce cadre, cette année scolaire sera marquée par l’extension géographique dudit programme. Désormais, il est prévu qu’il couvrira la totalité des communes rurales pour les enfants de l’enseignement primaire ainsi que l’ensemble des communes urbaines et rurales pour le niveau collégial.
Il convient de reconnaître qu’en dépit des multiples couacs dont souffre ce programme, le nombre de communes qui y ont accès a augmenté de 229%, passant de 132 communes bénéficiaires en 2008-2009 à 434 communes en 2017-2018. La traduction de ses résultats dans la réalité s’est concrétisée par la réduction du taux de l’abandon scolaire (57%), ou encore la hausse du retour à la scolarisation (37%).