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Que compte faire la ministre pour lutter contre ce danger social? Pas grand-chose. Bassima Hakkaoui estime que les efforts doivent se concentrer d’abord sur l’élaboration d’études anthropologiques et sociales sur ce sujet et essayer d’appréhender les facteurs socioéconomiques susceptibles d’influer sur la propagation de ces agressions à court et long termes. Et qu’en est-il du volet juridique, plusieurs fois critiqué par les associations œuvrant dans ce secteur? Rien non plus. La ministre s’est contentée seulement d’énumérer, à qui voulait l’entendre, que le pays dispose de centaines de centres et d’unités pour accueillir les enfants victimes d’agressions.
En effet, depuis 1958, le Code pénal protège l’enfant contre tout mauvais traitement allant du mauvais exemple que les parents ou les tuteurs peuvent lui donner jusqu’à la protection contre toute agression à laquelle il peut être exposé. C’est-à-dire sa protection contre tout ce qui peut nuire à son éducation, à sa moralité, à son intégrité physique et à sa survie.
L’engagement pris par le Maroc de respecter les droits de l’enfant a été couronné par la promulgation de la loi 24-03 en 2003 qui complète le Code pénal et renforce le droit de l’enfant à la protection contre toutes les formes de violences, de négligence et d’exploitation. Ainsi, toute agression est-elle punie de prison (de 5 ans à 30 ans). Pourtant, malgré cette bonne volonté, le fossé entre les textes juridiques et la réalité est large comme en témoignent les défenseurs de la protection de l'enfance estimant que les jugements ne sont pas à la hauteur des crimes commis et que l'application même de cette loi pose problème. En effet, ces défenseurs rappellent qu’un nombre important d’inculpés dans des affaires d’agressions sexuelles ont bénéficié de jugements plus que cléments puisque certains d’entre eux ont écopé de quatre mois de prison pour des délits passibles de 10 à 20 ans de prison, au cas où les dispositions pertinentes du Code pénal leur seraient appliquées avec la rigueur voulue. Le cas le plus édifiant demeure celui du citoyen français arrêté à Marrakech avec en sa possession 17.000 photos d’enfants et 140.000 vidéos à caractère pornographique mettant en scène des mineurs. Il a été condamné à quatre ans de prison avant de bénéficier d’un allégement de peine. Pire, il va être gracié et quittera la prison après une année de détention. Un exemple qui en dit long sur le problème de l’application de la loi en pareils cas.