Après six ans d’existence, la FDT est toujours en phase de constitution, nous a indiqué Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de ladite centrale.
La création de la FDT a permis à introduire une nouvelle culture moderne de l’action syndicale qui accompagne le développement social et les mutations enregistrées tant au niveau interne qu’externe, a-t-il souligné.
Concernant le bilan de 2008, Abderrahmane Azzouzi a mis en exergue le rayonnement grandissant de la FDT et le renforcement de son rôle, lesquels se sont concrétisés non seulement par les luttes des militants mais aussi grâce aux nouvelles affiliations notamment à Casablanca, Tanger, Fès, et ce dans différents secteurs.
Dans ce cadre, en prévision des élections des délégués du personnel et des commissions partiaires, au niveau des candidatures, la FDT est parvenue à assurer une couverture de 80% à 100% dans le secteur public, a-t-il poursuivi.
Pour ce qui est des représentants des salariés dans le secteur privé, Abderrahmane Azzouzi a souligné qu’un progrès certain est enregistré, particulièrement à Tanger, Casablanca et Fès où nombre d’entreprises ont préféré rejoindre les rangs de notre centrale.
« Cette année et à partir de janvier dernier, nous nous attendions à ce que le gouvernement accorde un intérêt particulier au cahier revendicatif des syndicats, mais en l’absence d’une volonté de sa part, nous étions contraints d’organiser deux débrayages en janvier et février », a-t-il précisé.
Entre- temps, l’élan de coordination et de concertation entre quatre centrales, a permis d’exercer une certaine pression sur le gouvernement, et ce à travers l’annonce de l’organisation d’une marche de protestation en mars dernier à Rabat, qui avait, par le passé, refusé dans le cadre du dialogue social de discuter de certains points », a-t-il fait remarquer.
« A la veille de cette marche, les quatre syndicats ont reçu une missive du Premier ministre comportant de nouvelles propositions que nous avons considérées, en cette période, sérieuses et une occasion pour de nouvelles perspectives d’un dialogue social productif et responsable et non un dialogue pour le dialogue qui tournait souvent en séances d’écoute », a fait constater Abderrahmane Azzouzi.
Préserver les acquis et défendre les droits de la classe ouvrière passe inéluctablement par une force de pression qui ne peut s’opérer que dans le cadre de l’unification des efforts des syndicats les plus représentatifs, a-t- il ajouté.
Le 1er Mai de cette année aura un goût particulier et sera l’une des manifestations réussies.
Le choix du thème de cette année « Consolidons les droits et les revendications des salariés et la stabilité de l’emploi pour faire face aux répercussions de la crise », n’est pas fortuit, mais s’inscrit dans la droite ligne des missions de la FDT qui autant défend les dossiers des salariés, autant elle appelle à préserver l’entreprise, a souligné Abderrahmane Azzouzi. Mais, a-t-il poursuivi, certains chefs d’entreprises sont appelés à changer la perception qu’ils se font de l’action syndicale. Une grande partie du patronat marocain continue de ne se soucier guère des conditions de vie et du travail de ses salariés ni des dispositions prévues par le Code du travail marocain et celles préconisées par l’OIT.
A rappeler que 40% seulement des salariés du secteur privé sont inscrits à la CNSS, 14% seulement des entreprises appliquent les dispositions de l’hygiène et de la sécurité au travail, etc. Sans oublier la protection des droits de la femme et un nombre dérisoire de salariés bénéficiant de l’AMO, une pension de retraite misérable de 500dh/mois pour plus de 50% des retraités, tout en revendiquant le respect des libertés syndicales.