
-
L’intelligence artificielle et la démocratie participative au cœur du nouveau numéro de la REIEJP
-
Pr Mohamed Knidiri : Le FNAP est l’affirmation de notre identité, de notre culture et de la force de leur profondeur historique
-
1ère édition des Rencontres méditerranéennes de Tanger
-
Sous les étoiles de la Tanger Fashion week : Luke Evans, Chopard, Vivienne Westwood, une nuit étincelante pour la Fondation Lalla Asmaa
Ce vocable sied avec force aux exercices satiriques de ce recueil dont la référence au célèbre peintre espagnol est parlante à plus d’un titre. «L’écrivain et la nouvelle chauve» est emblématique de ce ton si particulier : la nouvelle est le sujet de la nouvelle à travers une mise en abyme où l’auteur est confronté à un miroir cauchemardesque qui le dépossède de l’identité …d’auteur.
L’écrivain et la
nouvelle chauve
La nouvelle chauve ne cède pas à l’auteur. Il tente en vain de la séduire en lui offrant une cigarette puis un verre. Comme elle ne répond pas, il s’en va. Visiblement anxieux.
Dans la rue, l’écrivain croise des odes, des méditations littéraires, des romans et des nouvelles magnifiques à tous égards. Une nouvelle sourit en lui faisant un clin d’œil. Il la suit. Elle pénètre dans des rues désertes puis s’arrête devant une porte antique.
Dans une chambre à coucher obscure, elle ôte ses très légers vêtements et demande à l’écrivain d’en faire autant. L’écrivain essuie ses lunettes, incrédule, et reste médusé à voir la nouvelle enlever sa perruque. Elle est toute chauve. Il découvre que son œil est en verre et que ses seins sont atrophiés. La nouvelle ne prête aucunement attention à l’ébahissement de son convive. Elle pose son dentier sur la commode et s’agrippe à l’écrivain avide de sucer son sang.
Il s’oppose de toutes ses forces et parvient à étrangler la farouche nouvelle et la tue avant qu’elle ne l’achève. Il s’empare de sa perruque, de l’œil en verre et du soutien-gorge gonflable et fuit.
Il s’arrête au marché aux puces pour offrir à la vente ces objets. Faute d’acquéreur, il s’en débarrasse en les jetant dans une benne. Il rentre chez lui. La nouvelle est assise sur son lit revêtant les habits d’une ode conçue selon une métrique rigoureuse. Aussitôt qu’elle le voit, elle se lève et l’implore de lui restituer seulement son dentier. Sans attendre sa réponse, elle saute sur lui, le dépouille de ses dents et des yeux, lui arrache ses cheveux et disparaît.
L’écrivain est transféré vers le dispensaire littéraire où les critiques lui conseillent de ne plus approcher les nouvelles mais plutôt le roman.
Longtemps après, il est resté souffrant et n’a guéri qu’après s’être délivré de l’idée selon laquelle le roman est le grand père de la nouvelle.