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Trois objectifs ont été fixés par les animateurs : l'initiation à la didactique convergente, des réflexions autour de cette didactique et la promotion de la recherche dans le domaine didactique au niveau régional et national.
Cette rencontre a été animée par Mohammed Dali, directeur de l'Unité centrale de la formation des cadres, Abdelwahed Mabrour, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines Chouaïb Doukkali - El Jadida, Said Benmbarek, formateur au Centre de formation des instituteurs et des institutrices d'El Jadida, Abdelhak Houmane, formateur au C.F.I d'El Jadida et Khalil Magharfaoui, membre du Laboratoire de recherche sur l'interculturel à la faculté d'El Jadida.
Dans son allocution d'ouverture, Abdellatif Daïfi, directeur de l'AREF de Doukkala-Abda, a rappelé que cette table ronde s'inscrit dans une logique qui vise à promouvoir l'enseignement/apprentissage des langues, un des objectifs majeurs du Plan d'urgence préconisé par le ministère de tutelle.
M. Mabror, le doyen de la Faculté des lettres d'El Jadida a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de développer un bilinguisme fonctionnel chez l'apprenant marocain en prenant en considération son vécu. Il a fini par rappeler que la didactique convergente - objet de la table ronde - est une approche novatrice et prometteuse.
En soulignant l'importance de la rencontre, Abderrahim Ouchen, directeur du C.F.I d'El Jadida, a souhaité à tous les participants la réussite de cette journée.
Dans sa communication, M. Dali, directeur de l'Unité centrale de la formation des cadres, a commencé par définir le concept de la francophonie. Selon lui, ce concept recouvre plusieurs acceptions : sociolinguistique, culturelle ou géopolitique. M. Dali a énuméré, par la suite, les étapes par lesquelles est passée la francophonie et les organisations qui lui sont liées telles que l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'Agence intergouvernementale de la Francophonie. Le directeur a, par ailleurs, montré, preuves à l'appui, que la didactique convergente ne se propose pas comme "une fontaine de jouvence", l'unique méthode qui puisse tirer l'enseignement marocain de sa léthargie, mais elle est en mesure d'apporter sa contribution au développement de la réflexion autour des didactiques des langues.
M. Dali a souligné que l'on peut tirer profit en classe de langue de l'exploitation du répertoire langagier et culturel de l'apprenant dans la langue arabe pour améliorer son acquisition de la seconde langue. Au terme de son intervention, le directeur de l'Unité de formation a développé les deux axes du projet relatif à la mise en place de la didactique convergente, à savoir l'élaboration de documents méthodologiques et l'organisation de sessions de formation au profit de tous les acteurs concernés.
Pour sa part, Abdelhak Houmane, formateur au C.F.I. d'El Jadida, a démontré que la didactique convergente requiert, pour apporter ses fruits, un partenariat didactique entre l'enseignant du français et celui de l'arabe. De plus, elle ne constitue pas un prétexte pour recourir à une traduction pure et simple mais plutôt une méthode qui vise à tirer profit, le maximum possible, des acquis de la langue maternelle afin de surmonter les difficultés en français. Et d’inciter les praticiens à plus de vigilence quant à l'usage de cette nouvelle approche.
M. Maghrafaoui, professeur universitaire et membre du Laboratoire d'études et de recherches sur l'interculturel a, quant à lui, démontré, illustrations à l'appui, l'importance de la langue comme constituant principal de l'identité culturelle, lequel constituant s'affermit et se confirme par cette interaction entre les langues et leurs possibilités de s'ouvrir les unes sur les autres.
Enfin, la dernière intervention de Said Benmbarek, formateur du CFI, s'est focalisée sur l'étude de l'appareil conceptuel sur lequel repose la didactique convergente. Selon lui, cette nouvelle approche se distingue des autres, et notamment de la pédagogie intégrée ou de la didactique intégrée /adaptée, dans la mesure où elle se propose comme étant inclusive et réaliste. Il a rappelé, en outre, les objectifs qui ont été à la base de l'émergence de la didactique convergente et ses fondements éthiques, culturels et sociolinguistiques.
Au terme de ces interventions, le débat fut ouvert aux participants qui n'ont pas manqué de manifester leur intérêt pour la didactique convergente en soulevant les questions suivantes :
-Cette nouvelle méthode est-elle didactique ou pédagogique ?
-Quel rapport y a-t-il entre la didactique convergente et la pédagogie d'intégration ?
-Pourquoi la didactique convergente concerne-t-elle uniquement les langues?
-Quelles sont les possibilités d'opérationnalisation de la didactique convergente ?
Les travaux d'ateliers ont été l'occasion idoine d'un débat aussi bien fructueux que constructif. Le constat qui se dégage d'emblée de ces travaux est que les participants ont fait preuve d'un vif intérêt pour cette nouvelle approche et se sont félicités de la réussite de cette rencontre.
Les participants n'ont pas, toutefois, manqué de relever que cette didactique pourrait se heurter aux contraintes de la pratique : ils ne cachent pas leur crainte que cette approche subisse le même sort que les précédentes. Si la bonne volonté faisait défaut et le suivi minutieux et sérieux manquait, bonjour les dégâts !
Il faudrait souligner, en l'occurrence, que de telles rencontres seront organisées les 4, 17 et 28 mars prochain, respectivement à Safi, Youssoufia et Sidi Bennour.