Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

A la préfecture Moulay Rachid de Casablanca : Des copropriétaires privés de leurs logements


Hassan Bentaleb
Vendredi 5 Mars 2010

A la préfecture Moulay Rachid de Casablanca  : Des copropriétaires privés de leurs logements
Les futurs habitants de la résidence El Baida, à la préfecture  Moulay Rachid, à Casablanca,  ne savent plus à quel saint se vouer. Voilà quatre ans que leur calvaire dure et aucune issue ne semble se dessiner à l’horizon. Au centre de la querelle : le refus du prometteur immobilier de leur livrer les appartements qu’ils ont achetés.
Leur histoire remonte à 2005, lorsque plus de 30 familles ont acheté des logements sociaux. Certains d’eux n’ont pas hésité à payer cash. D’autres se sont contentés d’une avance, en attendant la fin des travaux en 2007. Mais les années passent et le rêve tant attendu d’avoir un toit s’évapore. La cause : un problème de foncier que le prometteur immobilier tarde à résoudre. Il s’agit de normaliser la situation foncière de la résidence, afin de faciliter le transfert de propriété et le nantissement des titres.
Pour ce père de famille et futur propriétaire, ce problème a « duré plus qu’il faut » et « notre patience a des limites. On peut attendre des mois ou une année, mais pas une éternité», déplore-t-il. Même son de cloche de la part d’un autre futur propriétaire : « On a marre. Trop, c’est trop ! On ne peut attendre toute notre vie ». « On s’est endetté en vendant ce que nous possédons afin de s’approprier un toit. Résultat : des dettes jusqu’au cou et rien ne semble venir »  poursuit-il.
Depuis 2007, ces futurs habitants vivent dans l’inquiétude et le désespoir. Ils n’ont pas hésité à frapper à toutes les portes des ministères de la Justice, de l’Intérieur, de l’Habitat ou s’adresser, au président du parlement, au wali de Casablanca, Diwan El Madalim… mais en vain. Plusieurs réunions ont été organisées par le biais de la préfecture de Sidi Othman, entre le prometteur immobilier et les futurs habitants, mais sans résultats. Ces derniers ont un sentiment d’impuissance face à un prometteur immobilier qui se croit, selon eux, au-dessus des lois.
Du côté de ce prometteur immobilier, c’est le silence radio. Contactée par nos soins, la société responsable du projet n’a pas voulu nous fournir d’explications sur cette situation. Ses responsables se sont contentés de nous renvoyer au prometteur immobilier, sans nous donner pour autant ses coordonnées. A en croire les futurs habitants, ce prometteur ne cesse de répéter que la situation foncière de la résidence est délicate et qu’il lui faut du temps. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait.
Pour certains futurs habitants, le retard de la livraison des appartements n’est qu’ « une stratégie ». Une tactique pour « saper le moral et épuiser la patience des nouveaux propriétaires ». Pourquoi ? « Pour la simple raison que les prix des logements sociaux ont flambé et les valeurs d’un mètre carré ont triplées. Ce prometteur a intérêt à nous mettre dehors et revendre ses appartements à des prix très bénéfiques et avec une plus-value exagérée ».  
En effet depuis 2005, le marché de l’immobilier a explosé, pour atteindre parfois des prix vertigineux. Même les logements sociaux n’ont pas échappé à ce fléau. Un mètre carré est vendu à 4.500 DH et un appartement de 60 m2 est commercialisé à 300.000 DH. Une avance entre 80.000 DH et 120.000 DH non déclarée aux impôts est aussi de mise. Les prix sont donc en hausse constante et les pratiques malsaines deviennent la règle.
Face à cette situation,  ces futurs habitants n’ont qu’à se résigner et prendre leur mal en patience. En attendant mieux.


Lu 991 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    





Flux RSS
p