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Après une attaque menée lundi matin par les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le calme était revenu mardi matin dans la troisième ville du pays, à 200 km à l'est de Tripoli. Seules quelques lourdes explosions, très espacées, étaient entendues au loin, selon un journaliste de l'AFP.
La veille, deux chars pro-Kadhafi ont été détruits lors d'une tentative d'incursion, selon des sources rebelles. Selon des sources médicales, le bilan de lundi s'élève à 14 morts et une trentaine de blessés.
Misrata est depuis des semaines le théâtre de combats entre rebelles et forces loyales au colonel Kadhafi.
Dans les rues, l'ambiance, qui était à l'euphorie après le 25 avril quand les forces gouvernementales avaient été chassées de la ville, est désormais lourde.
«Je ne suis pas inquiet. Kadhafi ne fera rien, il ment comme d'habitude.
Inchallah, il ne fera rien», veut croire Abd Albari, 20 ans.
L'étudiant filiforme est en revanche «très inquiet» concernant le port.
«S'il est bloqué, les bateaux qui nous aident ne viendront plus et nous aurons de très gros problèmes», murmure-t-il.
Vendredi, le régime libyen avait offert une amnistie aux rebelles de cette ville clé s'ils cessaient les combats et précisé que cette proposition tenait jusqu'à mardi. Il avait également menacé de frapper les navires entrant dans le port et lâché trois mines dans les eaux au large de Misrata. L'Otan a indiqué lundi n'avoir détruit pour l'instant que deux de ces trois mines.
Dimanche soir, le port, essentiel pour l'approvisionnement de la cité d'un demi-million d'habitants sous perfusion humanitaire et seule issue pour les réfugiés espérant fuir les combats, avait subi un pilonnage intensif des pro-Kadhafi.
Des bateaux humanitaires, notamment un navire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au large de Misrata depuis samedi, attendent toujours le feu vert de l'Otan pour accoster.
«L'autre jour, Kadhafi a dit que chaque bateau arrivant au port serait attaqué. Il a fait ce qu'il a dit. C'est assez inquiétant», souligne Ibrahim Ali, 48 ans, penché sur le moteur de sa voiture.
Mardi matin, des dizaines d'habitants faisaient la queue, parfois depuis deux heures, devant une boulangerie du centre de la ville. Le pain est de plus en plus rare, comme la viande d'ailleurs, les fruits et légumes frais quasi inexistants.
D’un autre côté, la situation devient dramatique pour les habitants de la ville rebelle assiégée de Yafran, dans les montagnes au sud-ouest de Tripoli, privés de vivres, d'eau potable et de médicaments, ont raconté lundi des réfugiés à la frontière tunisienne.
Yafran, à une centaine de km de la capitale, est située dans le djebel Nafoussa, majoritairement peuplé de berbères, qui s'est soulevé il y a deux mois contre le régime de Mouammar Kadhafi.
De nombreuses localités ont été attaquées mais les témoignages suggèrent que Yafran, l'un des plus grands centres de population de la région, subit les plus dures pénuries.