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En effet, le plus ancien Festival du Maroc perdure et se renouvelle au sein de l’envoutante ville de Marrakech. Ce festival, créé en 1960 par Sa Majesté le Roi Mohammed V, s’est à nouveau tenu chaque jour à partir de 17h, du 29 juin au 3 juillet.
Pour cette 46ème édition, la grande nouveauté, instaurée par la nouvelle équipe organisatrice, est l’apparition du « Village » au cœur d’un espace vert en plein centre-ville et le resserrement de l’événement autour de ce dernier. Il se compose de plusieurs tentes traditionnelles bédouines et comprend, outre les scènes musicales, de nombreux stands d’exposition du savoir-faire populaire permettant de promouvoir la musique et la danse sans oublier l’artisanat traditionnel. L’accès au village ainsi qu’aux différentes scènes musicales aux alentours est libre et destiné à un public de tout âge.
Seule exception, le site du Palais El Badii, se situe un peu à l’écart, en plein cœur de la Médina, l’entrée est cette fois-ci payante mais à des tarifs qui restent raisonnables. L’aménagement intérieur en véritable théâtre de plein air aux décors somptueux ainsi que l’excellence des troupes traditionnelles du Royaume qui y sont promues, semblent amplement justifier cet effort financier.
Fidèle à son habitude, le Festival a rempli sa mission, remportant un franc succès populaire tout au long de la semaine. Mais, le samedi, avant-dernier jour, a sans doute été l’apothéose, avec selon les organisateurs entre 90.000 et 100.000 festivaliers. Comme chaque jour depuis le 30 juin, le « Village » a commencé à s’animer dès 17h avec un public hétéroclite mais comportant une prédominance familiale. Très souvent, Marrakchis et habitués des lieux, ils apprécient tout particulièrement «le côté populaire» comme nous le confirme un jeune couple rencontré sur place. L’ambiance a commencé à monter aux alentours de 20h30, avec la présence, sur la grande scène, de la célèbre troupe de musique populaire marocaine Oulad El Bouazzaoui. Les gens ont petit à petit commencé à s’attrouper en appréciant la Aïta. Une femme d’une quarantaine d’années venue en famille, avec notamment un petit garçon de 2 ans et demi a souligné «l’importance du folklore et la perpétuation des traditions».
Vers 21h45 changement de style avec les Gitans Dhoad du Rajastan venus spécialement d’Inde, ce groupe composé de six musiciens accompagnés d’une danseuse et d’un fakir a totalement envouté la foule. Ainsi, le festival s’ouvre de plus en plus sur les musiques traditionnelles du monde.
Pendant ce temps, ambiance plus feutrée au Palais El Badii où officiels, journalistes ou simples curieux se sont bousculés pour assister à des spectacles grandioses présentant un somptueux mélange féérique et artistique où Houara, Ahouach, Ahidouss, Gnaoua, Aissaoua, Guedra, etc ont ravi le public.
Enfin, à 23h sur la grande scène c’est le clos du spectacle avec Stati qui, à la manière d’une Rock Star, a véritablement enflammé la foule entassée, se laissant porter au rythme de la musique chaâbi. «Stati c’est le meilleur !» concluent en chœur de jeunes Marrakchis. Preuve que les têtes d’affiches de la musique contemporaine nationale commencent à prendre le pas sur les musiques plus traditionnelles.
Ainsi s’est achevée cette journée particulièrement marquante mais tout au long de l’événement, ce sont plus de 300 artistes qui se sont réunis afin de défendre le folklore et le patrimoine culturel mais aussi artisanal du pays : "Un patrimoine séculaire en mutation", selon le slogan du festival, sans oublier une ouverture sur les musiques traditionnelles du monde.