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56 personnes tuées lors des dernières législatives en Afghanistan

Le contrôle des autorités au plus bas depuis 2015


Mercredi 7 Novembre 2018

Quelque 56 personnes ont été tuées et 379 blessées le mois dernier lors des dernières législatives en Afghanistan, a annoncé mardi l'ONU, faisant de ce scrutin le plus mortel jamais enregistré dans le pays.
Le premier des trois jours du vote, qui a démarré le 20 octobre et dont l'annonce des résultats a été repoussée au 23 novembre, a été le plus sanglant, observe la Mission onusienne en Afghanistan (Manua) dans un rapport.
Quelque 251 morts et blessés avaient été déplorés durant la présidentielle de 2014, pourtant teintée de fraude. Aucun scrutin n'a fait davantage de victimes depuis que l'ONU a commencé à recenser les pertes civiles en Afghanistan en 2009.
Dans les six mois qui ont précédé l'élection, près de 500 Afghans ont été tués ou blessés - femmes et enfants constituant plus du tiers de victimes - et 245 ont été kidnappés, selon la mission onusienne.
"Les actes de violence délibérés contre des civils et des lieux civils - comme les bureaux de vote - tout comme les actes indiscriminés sont formellement interdits selon la loi humanitaire internationale et constituent des crimes de guerre", a rappelé la Manua.
Quelques jours avant les élections, les talibans avaient appelé les électeurs à rester chez eux et les candidats à se retirer de la course, menaçant d'attaquer des bureaux de vote.
Les talibans ont surtout utilisé grenades et autres obus de mortiers pour dissuader les Afghans de voter, selon la Manua.
L'attaque la plus mortelle, un attentat-suicide qui a fait 13 morts et 40 blessés dans Kaboul, a été revendiquée par l'Etat islamique, a ajouté la mission onusienne.
D'après des statistiques officielles, environ 4,2 millions de personnes se sont prononcées durant ce scrutin, sur près de 9 millions d'inscrits.
Le vote s'est accompagné de nombreux ratés. Certains centres n'ont pu ouvrir faute d'assesseurs, d'absence des listes électorales ou de mauvais fonctionnement des terminaux de reconnaissance biométrique mis en place à la dernière minute et utilisés pour la première fois.
Dans la province de Kandahar (sud), le scrutin a été retardé d'une semaine après l'assassinat d'un puissant chef de la police.
Les législatives, qui se sont tenues avec trois ans de retard, étaient vues comme un test important avant la présidentielle de 2020.
Par ailleurs, le contrôle du gouvernement de Kaboul sur le territoire afghan est tombé à son plus bas niveau depuis trois ans ces derniers mois, alors que les services de sécurité subissaient des pertes record, selon un nouveau rapport américain publié jeudi.
Depuis que ce rapport trimestriel a commencé en novembre 2015 à évaluer le contrôle du gouvernement afghan par district, celui-ci a décliné de 16 points de pourcentage, les districts contestés ont augmenté de 11 points et ceux sous l'influence ou le contrôle des insurgés ont augmenté de 5,5 points, indique le rapport de l'Inspecteur général pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar).
Ce rapport trimestriel du Sigar, le 41e, montre la faiblesse persistante des services de sécurité afghans et la résilience des talibans après 17 ans de guerre.
Sur les 407 districts administratifs que compte le pays, le gouvernement afghan en contrôlait 226 au 31 juillet, soit 55,5% du territoire. Ces chiffres sont en léger retrait par rapport au trimestre précédent (56,3%) mais en nette baisse par rapport au territoire contrôlé par le gouvernement un an plus tôt (56,7%).
D’un autre côté, l'inspecteur général, John Sopko, a noté qu'au moment où il s'apprêtait à publier son rapport, le nouveau commandant en chef de l'armée américaine et de l'Otan en Afghanistan, le général Scott Miller, échappait à un attentat à Kandahar, une zone considérée comme sous contrôle du gouvernement.
Le chef provincial de la police, le général Abdul Raziq, homme fort anti-taliban considéré comme un rempart contre l'insurrection dans le sud, avait été tué dans l'attentat, de même que le chef des services secrets de la province et un journaliste.


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