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4 millions de nouvelles victimes d’exploitation sexuelle chaque année

Des droits fondamentaux bafoués


Nezha Mounir
Lundi 4 Mars 2013

4 millions de nouvelles victimes d’exploitation sexuelle chaque année
Traite des êtres humains à des fins de prostitution, pornographie, tourisme sexuel…une multitude d’expressions pour une finalité unique, à savoir l’exploitation sexuelle. Un phénomène qui a pris et ne cesse de prendre de l’ampleur au point que depuis  2009, le 4 mars de chaque année et à l’initiative de l’ONG «Groupe international de paroles de femme » (GIPF), est l’occasion de marquer un temps d’arrêt afin de mettre le doigt sur un fléau qui n’a épargné aucune région du monde. Il est essentiel que l’ensemble de la communauté internationale (société civile et gouvernements) puisse s’unir autour d’une journée. Une journée pour mobiliser, sensibiliser, informer les gouvernements, les institutions et le public, sur cet asservissement sexuel.
L’exploitation sexuelle est une des pires formes de négation des droits fondamentaux de la personne humaine et qui la  réduit à une simple marchandise. Selon le site www.journées mondiales.com, il y a 4 millions de nouvelles victimes d’exploitation sexuelle chaque année, 500.000 femmes par an victimes de traite à fin de prostitution et 1000 milliards de dollars est le chiffre d’affaires généré par la prostitution. Achetées, vendues, menacées, isolées, violées, battues, surveillées, enfermées, torturées, les victimes deviennent des objets de consommation. «Chaque seconde, ce sont 8 victimes supplémentaires qui sont embrigadées par les réseaux mafieux qui les déshumanisent et les asservissent sexuellement », indique le GIPF. Contraintes à une moyenne de 25 à 30 viols tarifés quotidiens, les victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle sont réduites à une simple marchandise, vendues sur les marchés mondiaux du sexe, révèle l’ONG. 
Selon l’Organisation internationale de travail la prostitution des enfants correspond à une forme de travail forcé. Elle estime ainsi que 40 à 50% des victimes de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales sont des enfants, ce qui représenterait près de 5 millions d’enfants dans le monde en 2012. Cette exploitation est organisée par des réseaux de plus en plus développés ; elle est très lucrative et encourage la corruption. La pauvreté, les guerres, l’exode rural, l’abandon et la violence sont les principales causes de la prostitution enfantine.
Des chiffres et des faits qui font froid au dos. Qu’en est-il chez nous ? Bien que des statistiques officielles ne soient pas disponibles, le phénomène existe bel et bien. Certes on l’occulte tant bien que mal, mais le voile du tabou voire de la «hachouma» ne tarde pas à être arraché par des scandales qui propulsent les affaires  scabreuses, mettant notamment des mineurs,  au-devant de la scène. La presse en  fait des choux gras. Et pour cause, enfants, sexe, pornographie, tourisme, tous les ingrédients à même d’alimenter les sensations fortes  sont là. Du pédophile d’Agadir, aux déclarations accablantes de Luc Ferry en passant par les gérants d’hôtels à Marrakech, autant de déviations sexuelles commises à l’égard des mineurs marocains. Les ONG se sont mobilisées et ont veillé à fournir une assistance juridique, sociale et psychologique aux victimes d’abus sexuels. L’Association «Touche pas à mon enfant» a même fait de la lutte contre ce phénomène, son cheval de bataille. Elle se constitue partie civile afin de défendre les intérêts des victimes.
Fort malheureusement, les acteurs d’abus sexuels sur les enfants sont souvent condamnés à des peines dérisoires par rapport à leur crime, quand ils ne sont pas acquittés. Afin d’assurer la mise en œuvre d’une législation plus équitable pour les victimes et dissuasive pour les criminels,  associations et avocats appellent à la révision des articles du Code pénal relatifs aux agressions sexuelles sur mineurs. En attendant, un gros travail de sensibilisation et de prévention devrait être entrepris au niveau des mentalités et des préjugés qui ont la vie dure.


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