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Avec ce single, édité sur son propre label «Azul Vibration», le groupe s'affirme et assure. Il confirme ce statut de grand espoir de l'année. Les Azulistes tenteront alors ardemment de balayer d'un coup tous les grands groupes de fusion de ces dix dernières années. « 3am Jdid» nous propose 3 min44 secondes de bonheur en continu. Un impressionnant titre à tiroirs, efficace et tranchant. C'est simple : même aux oreilles les plus averties, « 3am Jdid» désarçonne. Sur ce format de titre pourtant court, Azul empile les idées et surtout les changements de rythme. Autant dire que les points de repère habituels sont brouillés. Et malgré le caractère parfois très mélodique de certains passages, on mélange vite ses pinceaux, se surprenant à retrouver un moment dans tel ou tel moment dans ce morceau.
Quand un groupe spécialiste de la fusion s'enflamme à ce point sur un nouveau single, il est rare que celui-ci ne soit signé par une authentique famille. Ils sont sept, une véritable furia sur scène, avec une musique fusion vectrice d'opinions politiques et sociales. Le groupe séduit la majorité du public. Nous pouvons l'affirmer: il y travaille sérieusement. Profondément original dans ses créations, groove accentué et vocal magnifié, ce groupe fait foi d'une qualité artistique à la fois authentique et généreuse. Yassir Iki est un excellent guitariste électrique. Youssef Mamouni, Paco pour les intimes, est l'un des meilleurs lead guitaristes. Yassine Mourit est un bassiste chevronné, Mohamed Amine Smires et Aimad Elkhalifi sont deux pros respectivement batteur et claviériste. Sans pour autant parler de la générosité de la voix croisée Marouane Zaid et Ahmed Tarik Baia Voilà de quoi la magie du groupe s'opère.
Parcours d'un groupe pas comme les autres
L'histoire d'Azul ne date pas d'hier. Cela fait six ans déjà que le groupe existe. Il a été fondé en 2003 sous l'impulsion du Boulevard des jeunes musiciens. «Azul» dont le nom signifie «Salam» en Amazigh, a été composé à l'époque d'étudiants de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Casablanca. Dorénavant, le groupe compte sept jeunes musiciens. Deux ans plu tard, plus précisément en 2005, Azul, poussé par le vent de son talent et sa volonté, participe au tremplin du Boulevard des Jeunes Musiciens. Son excellente prestation lui a valu le prix de la catégorie «Fusion ». Dès lors, le futur de la jeune formation s'annonce au beau fixe. Se profilent au passage des concerts, des rencontres, des ateliers de formation et surtout d'avantage d'attraction suscitée auprès du grand public. Le travail de fond effectué depuis quelques temps porte ses fruits. Et Azul doit une partie de sa réputation à l'immuable qualité de ses prestations scéniques, particulièrement travaillées, généreuses et efficaces. C'est ainsi que les Azulistes réaffirment leur goût prononcé pour le rock, tout en y ajoutant une sérieuse dose de musique populaire.
A découvrir et à distinguer ses différentes formes d'expressions, allant des styles traditionnels maghrébins (Reggada, hassani ou encore Issaoua) à d'autres avant-gardistes (reggae, ska, dub, jazz, rock et funk) qui brassent les sonorités les plus admirablement fantaisistes.
S'appuyant sur le darija, comme mode d'expression mêlé au français et à l'anglais, le groupe affiche une bonne complémentarité artistique et translinguistique.
Musicalement aussi, les Casablancais ne font pas les choses à moitié. Ils arpentent une panoplie de styles, avec une énergie presque punk. Une rythmique qui ne fait pas dans le détail, sans pourtant négliger l'innovation et une certaine technique. On passe ainsi de titres décapants et mélodiques à des morceaux beaucoup plus aériens. Signalons en fin que le groupe «Azul vibration» sera invité le dimanche 1 er mars prochain à l'émission «Génération» littéralement «Ajyal», diffusée sur 2M. Il s'invitera également à la 6 ème édition du Festival international des Nomades, prévue du 06 au 09 mars 2009 à M'hamid El Ghizlane. « Que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes musicaux possibles.» C'est vraiment tout le mal que l'on souhaite à ce groupe peu banal.