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​Wenger, Monaco et Arsenal, c’est 25 ans de sa vie

Mercredi 25 Février 2015

​Wenger, Monaco et Arsenal, c’est 25 ans de sa vie
Arsène Wenger retrouve Monaco comme adversaire ce mercredi à la tête d’Arsenal pour un huitième de finale de Ligue des champions qui ne sera pas comme les autres: il est à Londres depuis 18 ans et a passé sept saisons en Principauté, soit 25 ans de sa vie dans ces deux clubs.
“Au tirage au sort, je me suis dit +bizarre+”, a commenté l’Alsacien sur beIN Sports dimanche. “Mais je me dis que ma vie s’est faite là, entre ces deux clubs.” 
“La nostalgie du jeune homme que j’étais va se heurter à l’homme que je suis, mais c’est un match à enjeu énorme, le côté professionnel va l’emporter rapidement sur tout le reste”, s’est-il empressé d’ajouter.  Entre le Wenger de Monaco (1987-1994) et celui d’Arsenal (depuis 1996), la juxtaposition des photos donne un décalage assez drôle: l’entraîneur sur le Rocher flotte dans des survêtements aux couleurs criardes ou dans des blazers trop grands, tandis que celui des “Gunners” en impose davantage en costume anthracite et cravate rouge. 
Entre les deux époques, la chevelure est devenue moins abondante et a blanchi. Mais l’attitude est restée la même, comme cette façon décidée de croiser les bras en regardant au loin. Dans les deux formations, le technicien a façonné ou pratiqué des grands joueurs: Emmanuel Petit, George Weah, Lilian Thuram à Monaco, Patrick Vieira, Thierry Henry, Robin van Persie, Cesc Fabregas, Samir Nasri, Olivier Giroud ou Mesut Özil à Arsenal. 

Un avant et un après
Et dans ces deux clubs, il a garni l’armoire à trophées: champion de France avec Monaco en 1988, vainqueur de la Coupe de France en 1991; trois fois champion d’Angleterre avec Arsenal, cinq Coupes d’Angleterre.
“Il y a eu un avant et un après Wenger”, à Monaco, estimait récemment dans Le Parisien Marcel Dib, qui fut un de ses joueurs sur le Rocher. C’est grâce à lui que le club s’est structuré. Il a apporté une exigence énorme dans le professionnalisme. Je pense notamment à la diététique. Aujourd’hui encore, il y a une trace invisible de Wenger à Monaco.”
A Arsenal, il y a également des louanges. “C’est un faiseur de miracle qui a révolutionné le club”, assure l’ex-vice président David Dein. “Il a changé la face du foot anglais”, surenchérit même l’ancien joueur de Liverpool Jamie Carragher, devenu consultant.
Après une parenthèse japonaise à Nagoya, le technicien débarqua pourtant à Arsenal en 1996 dans l’anonymat le plus complet. “Arsène qui ?” (“Arsène who ?”), avait d’ailleurs titré à l’époque l’Evening Standard.
“On s’est demandé ce que ce Français qui portait des lunettes et ressemblait à un professeur pouvait bien connaître au football”, a même reconnu depuis son ex-capitaine Tony Adams.

Il a fait d’Arsenal une marque  
Quasiment deux décennies plus tard, l’Angleterre — sauf son grand rival José Mourinho, entraîneur de Chelsea — reconnaît des mérites à ce dandy austère de 65 ans. 
Sceptique au début, la vieille garde des Gunners s’est rapidement laissée convaincre par son approche individualisée, son souci permanent des soins et de la récupération. Il restera dans les annales du foot anglais pour un premier doublé coupe-championnat dès sa deuxième saison en 1998 et surtout un troisième titre de champion en 2004 avec une invincibilité préservée toute la saison et étendue ensuite à 49 matches d’affilée.
Son autre grande qualité est d’avoir su manœuvrer en douceur pour régénérer l’ancien “Boring Arsenal” (“l’ennuyeux Arsenal”) et en faire une marque.
Mais la finale de la Ligue des champions perdue en 2006 contre le Barça à la suite de l’exclusion rapide de Lehmann (2-1) est une douleur vive chez le discret technicien.
Voilà pourquoi la C1 lui tient à cœur. Et que malgré le poids de l’émotion, il ne fera pas de sentiment, ni à l’Emirates Stadium mercredi à Londres, ni pour son retour sur la Côte d’Azur le 17 mars. 

AFP

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