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On le connaît pour avoir écrit et mis
en scène la fameuse pièce théâtrale
“Djihad” qui a fait un tabac auprès
du public belge, ainsi que plusieurs
longs métrages, Ismaël Saïdi s’attaque
aujourd’hui à la littérature et confirme
son talent à manier avec brio
aussi bien la plume que la caméra.
Après avoir écrit et mis en scène «Djihad», la fameuse pièce qui a été reconnue d’utilité publique par le ministère de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le scénariste maroco-belge, Ismaël Saïdi, passe des planches à la littérature et publie «Les aventures d’un musulman d’ici» aux Editions «La Boîte à Pandore». Un livre autobiographique qui aborde la question identitaire des jeunes musulmans en Belgique et qui est actuellement en librairie. De l'arrivée de son père en provenance du Maroc en passant par sa naissance à Saint-Josse, Ismaël Saïdi raconte les événements marquants de sa jeunesse à Bruxelles.
Invité récemment à la chaîne belge RTL, l’auteur explique avoir eu l’idée d’écrire ce livre suite aux nombreuses interrogations des jeunes issus de l’immigration autour de leur identité culturelle. «Après les représentations de «Djihad», raconte Ismaël Saïdi, il y avait à chaque fois des débats. Les questions que les jeunes me posaient n’avaient quasiment jamais à voir avec le djihad, mais plutôt avec «C’est quoi être musulman en Belgique ?». Alors, quand je rentrais chez moi, je gribouillais quelques notes sur du papier». Ces notes prises après les représentations de la pièce qui raconte l’histoire de trois jeunes partis combattre en Syrie, constituent la matière essentielle du livre. «Les questions qu’on me pose lors des débats sont les mêmes que celles que je me posais dans les années 90», explique l’écrivain. «J’ouvre à chaque fois de grands yeux en me disant qu’ils ont les mêmes problèmes aujourd’hui», ajoute-t-il. «Ce constat reflète une crise identitaire. Il y a une méconnaissance de l’autre. Le problème vient de là et il faut briser le silence. J’espère que ce bouquin va y contribuer», conclut Ismaël Saïdi.
Il est, par ailleurs, à rappeler que sa pièce «Djihad» est une comédie, qui raconte l’odyssée catastrophique de trois musulmans qui quittent la Belgique vers la Syrie pour combattre aux côtés de djihadistes, trois bras cassés dont on découvre le passé et les blessures cachées, tout au long du voyage.
Initialement interdite de publicité dans le métro en raison de son titre provocateur, «Djihad» a finalement fait un tabac et après plusieurs représentations en Belgique, la pièce a été reconnue «d’utilité publique» par le ministère de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre d’un plan contre le radicalisme à l’école. Elle est souvent jouée devant des jeunes du primaire et du secondaire et un débat est ainsi organisé après chaque représentation, permettant au jeune public de mieux décoder les mécanismes qui font qu’aujourd’hui le regain de tension et le repli communautaire se ressentent davantage.
Notons enfin qu’Ismaël Saïdi est né le 20 septembre 1976 en Belgique. Diplômé en relations publiques, de l’Université de Bruxelles, et en sciences sociales de l’Université catholique de Louvain, il a travaillé au sein de la police belge mais a aussitôt abandonné sa carrière pour se consacrer à sa passion première: le cinéma. «En fait, je n’ai pas laissé tomber mes diplômes. Ceux-ci étaient nécessaires pour me permettre de devenir cinéaste. On ne fait du cinéma que quand on a des choses à dire. Lesquelles viennent de l’expérience, de la vie mais aussi des études que l’on a faites. Donc, pour moi, c’était une suite logique», confie à Libé cet originaire de Tanger, optimiste et humaniste impénitent.