​Le Festival international du film de Marrakech célèbre les maîtres du cinéma japonais

L’Espagnol Alex de la Iglesia donne le coup d’envoi des master class

Jeudi 11 Décembre 2014

​Le Festival international du film de Marrakech célèbre les maîtres du cinéma japonais
Initiées pour la première fois en 2005, les Master class du Festival international du film de Marrakech sont devenues, au fil des années, une des séquences les plus fortes et les plus prisées de cet évènement cinématographique d’envergure. Ces leçons de cinéma attirent, chaque année, un grand nombre d’étudiants du 7ème art, de professionnels et de cinéphiles, tous animés par le désir d’échanger leurs expériences cinématographiques et de débattre de nombreux sujets autour du cinéma avec des intervenants de différents horizons.
L’édition actuelle du FIFM ne déroge pas à la règle et propose à nouveau des interventions de personnalités marquantes du cinéma contemporain. Ainsi les Master class 2014 sont animées par Bille August, une figure de proue du cinéma nordique, Benoit Jacquot, réalisateur, scénariste et metteur en scène français à la carrière foisonnante, et le célèbre réalisateur, scénariste et producteur espagnol, Alex de la Iglesia. 
Considéré comme l’un des cinéastes les plus doués de sa génération, Alex de la Iglesia a ouvert, mardi, la première séance de master class où il a partagé avec le public son expérience et ses sources d’inspiration. A cette occasion, l’artiste a révélé avoir grandi à Bilbao, « au sein d’une famille qui n’est pas loin du monde de la démence, avec  une mère artiste-peintre, un père enseignant de psychologie et un frère atteint de schizophrénie ». Il a, par ailleurs, précisé qu’il avait prévu une carrière dans le monde de la philosophie avant de découvrir sa passion pour le cinéma.
Cette séance de Master class a été ponctuée par la projection d’extraits de quelques films du cinéaste espagnol, reflétant sa tendance à sortir des sentiers battus et son penchant pour le style comique dans la plupart de ses œuvres. « La comédie échappe à l’influence des grands maîtres de la mise en scène et m’aide  à forger mon propre style et ma propre identité cinématographique», a-t-il souligné.
D’autre part, et dans le cadre de son ouverture sur le monde, le FIFM a rendu, mardi, un bel hommage aux maîtres du cinéma japonais, invité d’honneur de cette édition. Ce cinéma qui fait partie des plus grandes et des plus riches cinématographies du monde. Cela, pour s’être doté, très tôt, d’une industrie cinématographique, pour avoir eu des auteurs de renommée mondiale qui ont grandi au sein du système des studios et  également pour avoir développé un cinéma de genre propre à la culture nipponne. 
A l’occasion de cet hommage, le cinéaste Kore-Eda Hirokazu, président de la délégation japonaise, qui a été chaleureusement accueillie sur la scène du prestigieux Palais des Congrès, a reçu un  trophée en l’honneur de toute la délégation, des mains de la présidente du jury, Isabelle Huppert. « Le Japon n’est pas un pays de cinéma, le Japon est le cinéma», a-t-elle lancé, à cette occasion.  
Pour sa part,  et au nom de toute la délégation, Kore-Eda Hirokazu a exprimé ses remerciements à SM  le Roi Mohammed VI et à SAR le Prince Moulay Rachid, président de la Fondation du FIFM, pour cet hommage qui offre l’occasion aux artistes et aux professionnels du cinéma japonais de rencontrer un public différent et de mettre en lumière les maîtres du cinéma du pays du Soleil Levant: de Yasujiro Ozu à Masaki Kobayashi, en passant par Kenji Mizoguchi, Mikio Naruse, Akira Kurosawa, ou encore Nagisa Oshima. 
Les organisateurs du festival, ont par ailleurs, prévu la projection de 26 films, représentant les différentes générations de cinéastes japonais, en plus du long métrage “Chigasaki Story” de  son réalisateur Takuya  Misawa, dans le cadre de la cérémonie d’hommage. 


Les projecteurs du monde entier braqués sur le FIFM

Les projecteurs du monde sont braqués sur le 14ème Festival international du film de Marrakech qui se tient jusqu’au 13 décembre courant dans la cité ocre, bénéficiant d’une forte couverture médiatique, avec quelque 265 journalistes accrédités, dont 120 de la presse nationale, 100 de la presse internationale et 45 de la presse panarabe. Depuis sa création en 2001, ce rendez-vous cinématographique d’envergure ne cesse de gagner en rayonnement dont les échos dépassent les frontières, ce qui en fait un rendez-vous incontournable de l’agenda des festivals internationaux du 7ème art.
« Ce qui est intéressant dans ce festival c’est le fait qu’il présente beaucoup de films que l’on n’a pas trop l’habitude de voir dans d’autres festivals internationaux, des créations du monde arabe, de l’Inde, voire du  Japon, invité d’honneur de cette édition », précise David Verharghe, journaliste reporter auprès de la chaine de télévision française LCI. Pour ce désormais habitué de Marrakech, cette ouverture sur les cinématographies de tous les pays est « un vrai point fort » du festival.
De son côté, Yannick Vély, rédacteur en chef délégué du magazine électronique spécialisé dans l’actualité people “Paris Match.com” considère que le Festival de Marrakech comme « une formidable ouverture du monde arabe sur le monde, avec des films venant des cinq continents». “Il y a une ambiance particulière ici. C’est à la fois assez festif, très glamour et cinéphile. C’est exactement ce que nous, à Paris Match, cherchons, à travers ces  moments magiques où tout le monde est réuni pour célébrer la culture, les lumières par rapport à l’obscurantisme et tout le contexte international plombé par la misère, les guerres », relève le journaliste qui considère de ce fait Marrakech comme « un phare qui éclaire le monde arabe sur l’ouverture sur le monde et l’Occident ». Pour le journaliste de la chaîne TV arabophone Al Arabya, Jamil Daher, « le Maroc, connu pour sa culture ancestrale et son ouverture sur le monde, notamment l’Occident, a tous les ingrédients pour être un centre mondial de la culture, notamment du 7ème art ». 

Mehdi Ouassat

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