​La 65ème Berlinale couronne “Taxi” de l’Iranien dissident Jafar Panahi

Mardi 17 Février 2015

La récompense suprême de la  Berlinale a été reçue par la nièce du cinéaste iranien, Hana Saeidi, qui joue dans son film.
La récompense suprême de la Berlinale a été reçue par la nièce du cinéaste iranien, Hana Saeidi, qui joue dans son film.
La 65ème édition du Festival du film de Berlin, réputé sensible aux sujets politiques, a couronné le cinéaste iranien dissident Jafar Panahi, interdit de travailler dans son pays et de voyager à l’étranger, en décernant l’Ours d’or à son film “Taxi”.
En l’absence du cinéaste, la récompense suprême de la Berlinale a été reçue par sa nièce, Hana Saeidi, qui joue dans le film. “Je suis incapable de dire quoi que ce soit. Je suis trop émue”, a lancé la petite fille en larmes, qui a brandi le trophée. “Plutôt que de laisser détruire son esprit et d’abandonner, plutôt que de se laisser envahir par la colère et la frustration, Jafar Panahi a écrit une lettre d’amour au cinéma”, a déclaré le président du jury, le réalisateur  américain Darren Aronofsky, estimant que son film était “rempli de l’amour qu’il porte à son art, à sa communauté, à son pays et à son public”.
Symboliquement, l’Ours d’or a été posé et photographié tout seul après la cérémonie sur l’estrade où aurait dû s’exprimer le réalisateur pour une conférence de presse. “Je me réjouis beaucoup de la décision du jury international de décerner l’Ours d’or à Jafar Panahi”, a réagi dans un communiqué le ministre allemand des  Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, y voyant “un signal important pour la liberté de l’art”.
Très applaudi à la Berlinale, “Taxi” est une chronique à la fois drôle et saisissante de la société iranienne, à travers les déambulations d’un chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran, interprété par le réalisateur lui-même. Ses passagers, Iraniens hauts en couleur, en disent beaucoup sur leur pays, dont Jafar Panahi s’efforce de saisir l’âme.
Après “Ceci n’est pas un film” et “Pardé”, c’est le troisième long métrage réalisé par Jafar Panahi en défiant les autorités depuis qu’il a été arrêté en 2010, alors qu’il préparait un film sur les manifestations contre la réélection  contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.
Condamné à six ans de prison et 20 ans d’interdiction de réaliser des films ou de voyager, il a retrouvé une liberté précaire qui lui permet de tourner clandestinement mais sans pouvoir quitter l’Iran. Observateur engagé de la société, ce cinéaste est un habitué de la Berlinale. Il avait reçu le Grand Prix du jury en 2006 pour “Hors jeu” et le prix du scénario en 2013 pour “Pardé”.


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