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Report des résultats des élections présidentielles: L’attente nourrit les tensions en Egypte


Libé
Vendredi 22 Juin 2012

Report des résultats des élections présidentielles: L’attente nourrit les tensions en Egypte
Les Egyptiens ne connaîtront pas, comme c’était pourtant prévu, le nom de leur futur président, la commission électorale réclamant un délai pour l’examen des recours déposés par les deux candidats, Mohamed Morsi des Frères musulmans et Ahmed Chafik, issu des rangs de l’armée et du régime d’Hosni Moubarak.
Ce report alimente dans les cafés du Caire et sur les réseaux sociaux les rumeurs sur une intervention de l’armée, soupçonnée de préparer son déploiement dans les grandes villes du pays. De sources militaires, on répond que l’armée est simplement en état d‘alerte de crainte d’éventuelles violences après l’annonce des résultats de la présidentielle.
Ce climat de tensions est exacerbé par l’incertitude sur l’état de santé d’Hosni Moubarak. Condamné le 2 juin à la réclusion à perpétuité pour la mort de manifestants durant la «révolution du Nil», l’ancien président, âgé de 84 ans, a été transféré mardi soir dans un hôpital militaire, où il alternerait périodes de coma et de réveil.
Pour la deuxième nuit consécutive, des milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi soir sur la place Tahrir du Caire, épicentre de la révolution ayant abouti au renversement d’Hosni Moubarak 16 mois plus tôt. Ces manifestants exigent de l’armée, qui dirige le processus de transition après avoir mis de côté Hosni Moubarak face à la pression de la rue, qu’elle respecte sa promesse de transmettre le pouvoir aux civils d’ici le 1er juillet.
Dans les faits, cet engagement risque de ne pas être honoré. En plein dépouillement du scrutin présidentiel, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) vient de s’arroger le pouvoir législatif après la dissolution du parlement issu des élections remportées par les islamistes l’hiver dernier. Il a en outre par avance dépouillé le futur chef de l’Etat de quasiment toute prérogative dans l’attente de la rédaction de la future Constitution, tâche qu’il pourrait confier à une commission formée par ses soins.
L’attente des résultats officiels de la présidentielle pourrait durer plusieurs jours. Le week-end commence vendredi en Egypte, ce qui pourrait prolonger l’incertitude jusqu’à dimanche.
Ce délai nourrit les soupçons des adversaires de l’armée dans un pays habitué aux élections frauduleuses depuis que les militaires en ont pris la direction en 1952.
«Il n’y a absolument aucune justification au report de l’annonce du résultat», a déclaré mercredi un dirigeant des Frères musulmans, Essam el Erian, à l’antenne d’Al Jazeera.
«J’invite le général Chafik, qui a appris le sens de l’honneur au sein de l’armée égyptienne, à s’exprimer ce soir pour féliciter le véritable vainqueur, Mohamed Morsi», a-t-il ajouté, tout en écartant l’hypothèse de violences: «Il n’y a absolument aucune raison de guerre civile.»
Quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote dimanche, les Frères musulmans ont affirmé que leur candidat était élu avec 52% des voix.
Le camp Chafik s’est en revanche dit mercredi une nouvelle fois certain de la victoire de l’ancien Premier ministre d’Hosni Moubarak, même si l’un de ses porte-parole a évoqué un scrutin serré.
Ahmed Chafik a lui-même lancé mercredi un appel à l’unité nationale et s’est dit prêt à participer à un gouvernement dirigé par les Frères musulmans.
Cette lutte de pouvoir entre les islamistes et l’armée, dont les candidats ont recueilli à eux deux moins de la moitié des suffrages au premier tour, place les jeunes révolutionnaires laïques face à une alternative douloureuse. Beaucoup, cependant, préfèrent encore voir Mohamed Morsi élu plutôt qu’Ahmed Chafik.
«Toute tentative visant à nous imposer Chafik, toute tentative de manipulation de la part du conseil militaire afin de nous l’imposer plongera l’Egypte dans une période d’instabilité et de tensions», a déclaré Ahmed Maher, du mouvement du 6-Avril, à Reuters.
«Nous descendrons dans les rues pour manifester.»
Reuters


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