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Premiers signes en vue d'une trêve à Gaza où les combats continuent


Libé
Vendredi 2 Février 2024

Les combats entre l'armée israélienne et le Hamas ont fait toujours rage vendredi dans la bande de Gaza, après l'approbation "initiale" donnée, selon le Qatar, par le mouvement islamiste palestinien à un accord de trêve prévoyant un échange d'otages et de prisonniers.
Des témoins ont fait état de raids israéliens dans le centre et le sud de Gaza, notamment dans le secteur de Khan Younès, la deuxième ville du territoire où se concentrent désormais les opérations israéliennes.

Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 105 morts depuis la veille à travers Gaza.
Après presque quatre mois de guerre, le territoire palestinien, assiégé par Israël et en grande partie détruit, est devenu "inhabitable", selon l'ONU.
La proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire
Plus de 1,3 million de ses habitants, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions, sont réfugiés dans la ville de Rafah, dans le sud, contre la frontière fermée avec l'Egypte, menacés par la famine et les épidémies, entassés en plein hiver sous des abris de fortune.

Face à cette crise humanitaire majeure et aux lourdes pertes civiles, la diplomatie tente d'imposer une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis en novembre la libération d'une centaine d'otages israéliens à Gaza et de Palestiniens détenus par Israël.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d'une proposition élaborée lors d'une récente réunion à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.
Cette proposition a été "approuvée par la partie israélienne", a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari.

"Nous avons maintenant une première confirmation positive de la part du Hamas", a-t-il affirmé, disant espérer que "dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles à ce sujet".
Une source proche du Hamas à Gaza a toutefois déclaré à l'AFP qu'il n'y avait toujours pas de consensus et que la déclaration du Qatar était "précipitée et fausse".

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Selon les autorités israéliennes, 132 otages restent détenus à Gaza. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l'armée.

En riposte à cette attaque, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive militaire qui a fait 27.019 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.
A Khan Younès, les combats font rage notamment aux abords des deux grands hôpitaux, Nasser et al-Amal, débordés par l'afflux de blessés. Des dizaines de milliers d'habitants ont fui leur ville dévastée.

Plus au nord, dans la ville de Gaza, d'autres habitants ont trouvé refuge aux abords de l'hôpital Chifa.
L'armée "a largué des tracts nous demandant de partir, où devrions-nous aller? Nos maisons ont été détruites, nos enfants ont été tués", a témoigné à l'AFP une femme, Abir Al Madhoun.

Un médecin, Mohamad Ghrab, raconte être "le seul médecin disponible, en plus de quelques infirmières" dans cet hôpital, le plus grand du territoire, où "la station centrale d'oxygène a été arrêtée" par les soldats israéliens quand ils l'ont pris d'assaut fin novembre.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui s'est rendu jeudi à Khan Younès, a affirmé qu'un "coup dur" avait été porté au Hamas, qui compte "10.000 combattants morts et 10.000 autres blessés".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est sous forte pression à la fois des familles d'otages pour parvenir à un accord et de ministres qui menacent de quitter le gouvernement, en cas d'accord trop généreux selon eux à l'égard des Palestiniens.

Israël, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, continue d'affirmer qu'il ne mettra fin à son offensive à Gaza qu'une fois le mouvement islamiste éliminé, les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future de son territoire.
Jeudi soir, des manifestants se sont réunis à Tel-Aviv pour exiger un accord permettant la libération des otages.

"Le seul moyen est de conclure un accord", a déclaré Moran Zer Katzenstein, 41 ans: "Après cela, nous aurons le temps de nous occuper du Hamas et de le retirer de la gestion et de la direction de Gaza (...) mais il faut d'abord s'occuper des otages".

La guerre à Gaza a exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée et à travers le Moyen-Orient, entre d'un côté Israël et ses alliés, et de l'autre l'Iran et ce qu'il appelle l'"axe de la résistance" incluant, outre le Hamas, le mouvement islamiste libanais Hezbollah, des milices irakiennes et les rebelles yéménites Houthis.

Un groupe armé pro-Iran en Irak, Al-Noujaba, a annoncé vendredi qu'il comptait poursuivre les attaques contre les troupes américaines au Moyen-Orient.


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