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Pour rappel, l'ADMEA avait tenté auparavant de porter son affaire devant le Tribunal pénal international, mais aucune suite n'a été donnée à cette initiative en raison, explique M. Harouachi, du fait que "ni le Maroc ni l'Algérie n'ont jusqu'ici adopté le statut de juridiction internationale". La saisine du Conseil des droits de l'Homme n'a pas été conséquente non plus, d'autant moins que les résolutions de ce mécanisme onusien ne sont pas contraignantes.
Cela étant, l'ADMEA fonde maintenant de grands espoirs sur l'Audience nationale espagnole pour obtenir gain de cause. Ce recours à la plus haute autorité judiciaire en Espagne aura du moins le mérite d'éclairer l'opinion publique espagnole, européenne plus globalement, sur la détresse des familles marocaines dépossédées injustement de leurs biens par le régime de Houari Boumediene, au lendemain de la glorieuse Marche Verte.
Selon le président de l'ADMEA, le recours de son ONG à la justice espagnole pourrait révéler d'autres crimes du régime algérien. M. Harouachi en veut pour exemple le carnage perpétré par ce régime en 1962 contre plusieurs centaines de milliers d'étrangers d'Algérie, les pieds-noirs, ensevelis à proximité d'Oran, dont le plus grand nombre sont de nationalité française, espagnole, portugaise et marocaine. "Pas moins de 15.000 victimes gisent encore et toujours dans un immense bourbier situé aux environs d'Oran", a-t-il certifié, en appelant à une enquête internationale sur les crimes horribles commis par le régime algérien contre des victimes dont "le tort", paraît-il, est d'avoir seulement choisi de s'établir en Algérie. Le voisin de l'est n'a pas jugé bon de tourner cette page sombre de son histoire, au contraire. Alors que l'on s'attendait à un geste de bonne volonté du régime du président Abdelaziz Bouteflika, c'est l'inverse qui s'est produit. Le gouvernement algérien avait adopté, dans sa dernière loi de Finances, une clause autorisant l'expropriation des 45.000 familles marocaines. Ce qui revient à dire que le régime algérien actuel a cautionné les crimes de ses prédécesseurs.