“Adios Carmen” remporte le premier prix du Festival du film arabe de Malmo

Le premier long métrage de Mohamed Amine Benamraoui excelle au Maroc et à l’étranger

Vendredi 3 Octobre 2014

“Adios Carmen” remporte le premier prix du Festival du film arabe de Malmo
Après sa consécration dans plusieurs festivals de cinéma, notamment ceux de Nador, Tanger, Khouribga, ou encore Dubaï et Yaoundé, le film marocain «Adios Carmen», du jeune réalisateur amazigh, Mohamed Amine Benamraoui, a remporté le premier prix du Festival du film arabe de Malmo, qui a pris fin mardi dernier.  Il est ainsi le premier film marocain en langue amazighe à obtenir autant de distinctions. 
«Adios Carmen» plonge le spectateur dans l'univers du Rif des années 1970. Il raconte l'histoire émouvante du petit Amran, qui vit seul avec son oncle après le départ de sa mère en Europe. L'enfant se lie d'amitié avec Carmen, sa voisine espagnole, qui travaille comme ouvreuse dans une salle de cinéma. Elle fait ainsi découvrir au petit garçon le grand écran et réussit à le combler d'un amour maternel sincère. 
Faisant partie des exilés de la guerre d'Espagne, Carmen et les autres membres de sa famille décident de retourner vivre dans leur pays après la mort de Francisco Franco. Amran ne va pas supporter cette brusque séparation avec sa voisine espagnole et refuse de faire ses adieux à Carmen, car cela lui rappelle le départ de sa mère en Belgique. Le film décrit, de ce fait, une époque importante de l'histoire du Maroc. «Cette œuvre met la lumière sur l'histoire compliquée qui lie les Espagnols et les Marocains et met en évidence la nécessité d'affronter notre mémoire commune», explique le réalisateur. 
«Etre sélectionné dans un festival est déjà une victoire en soi. Etre récompensé par des prix, c’est le bonheur mais aussi la reconnaissance du travail de toute une équipe», précise Mohamed Amine Benamraoui, dans un entretien accordé à Libé. Et d’ajouter : «C’était un défi pour les acteurs et actrices rifains. Malgré les petites imperfections qui peuvent accompagner un premier film, nous avons réussi à émouvoir le public lors de ces festivals. Les prix reçus ne doivent pas nous empêcher de garder les pieds sur terre car le travail qui nous attend est immense».  
Concernant le choix de la langue de son premier long métrage, Benamraoui a affirmé que faire ce film en rifain était pour lui une évidence. «D’abord, parce que l’histoire du film se passe dans le Rif des années 70, ensuite, et surtout, la culture, la langue et la mémoire du Rif sont omniprésentes dans ma vie et mes réalisations cinématographiques», explique-t-il. «J’étais convaincu que la langue ne serait pas un obstacle pour le spectateur marocain ne parlant pas le rifain. Lors des festivals au Maroc, j’ai été agréablement surpris par l’accueil du public, qui trouvait cette langue belle et poétique», ajoute le metteur en scène. Et de poursuivre : «Cette richesse culturelle dans le cinéma marocain incite au dialogue et instaure le respect et l’ouverture d’esprit». 
Il est à rappeler qu’«Adios Carmen» est un film rifain qui n’a pas été tourné dans le Rif.  Interrogé, par Libé, à ce propos, le jeune cinéaste a expliqué qu’il a sillonné nombre de villes et villages du Rif à la recherche de décors qui puissent correspondre à l’architecture espagnole qui existait dans le Rif des années 70. Il cherchait également une ancienne salle de cinéma où il devait tourner d’importantes scènes, ainsi qu’une habitation avec des maisonnettes ouvrières.
«Malheureusement, nous n’avons plus de salles de cinéma dans ces régions. Les bâtiments récents ont remplacé les anciens et l’espace urbain a totalement changé… », s’est-il désolé. Et de conclure :«La seule ville qui m’offrait le plus de possibilités, c’était Assilah».    

Mehdi Ouassat

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