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Abdelhaq Sedkane expose à Casablanca

Lumière mouvante du Maroc

Mercredi 21 Janvier 2009

Abdelhaq Sedkane expose à Casablanca
L’artiste peintre Abdelhaq Sedkane dit Kaan (né en 1954) expose jusqu’au 31 janvier courant ses œuvres récentes à la Galerie Marauction à Casablanca. Sa peinture allusive  est un  hommage pictural  aux espaces féeriques du Maroc profond, et ce d’après les codes de  la peinture hyperréaliste voire maniériste. En ce sens, ses  œuvres  sont un  miroir  fidèle de la  beauté apparente   marquant  nos temps perdus.  Un sens de la  minutie et  du perfectionnisme conditionne   l’expression vive rendue à travers  paysages et allégories, tout en  mettant en valeur   les repères identitaires  caractéristiques  de la mémoire sudique : «Ma peinture immortalise la beauté marocaine authentique via un style bien recherché et personnalisé. C’est un voyage dans les temps splendides du Maroc et un hommage rendu aux gens humbles qui conservent si bien notre mémoire collective. J’essaie de rapporter à ma  manière le quotidien marocain  avec spontanéité et sincérité», confie l’artiste à Libé.
Le pacte pictural de  cet  artiste autodidacte est un bel exemple  de la représentation iconographique au sens propre du terme.  Les  couleurs  réalistes en trompe l’œil   sont sciemment traitées  dans une atmosphère conviviale. Kaan aborde des scènes pittoresques  avec un maniérisme exacerbé. Cette forme  de représentation académique vacille entre le néoclassicisme et le réalisme impressionniste.
Sur sa peinture hyperréaliste, la direction de la Galerie Marauction (12, rue Ibnou Khalouiya, exLa Haye) a écrit: «Est-ce le hasard, est-ce la nécessité ? L’on peut légitimement se poser la question quand on jette un regard sur la carrière tout à fait atypique de cet artiste hors du commun. Abdelhaq Sedkane est né en 1954  à Marrakech. Originaire d’une vieille famille de Rissani, il portait en lui, dès son plus jeune âge, ce «feu sacré» qui distingue les grands artistes
Après une carrière artistique qui n’a réellement débuté qu’en 1985, à son retour d’un long séjour en Hollande, il s’est donné pour nom d’artiste S. Kaan. Artiste autodidacte, il a suivi un cheminement marqué par un académisme de bon aloi.
C’est la rencontre en 1979 avec un maître de la grande tradition classique flamande qui a marqué à jamais les orientations esthétiques de Kaan. A cette année commence en effet sa véritable initiation aux secrets des anciens :  Joop Ruighawer, peintre miniaturiste de renommée internationale, le reçoit dans son atelier à Ymuiden de 1979 à 1984, et quand Abdelhaq «le rissanien» retourne au Maroc en 1985, il porte en lui, et à jamais, l’empreinte de cet enseignement de haut niveau, dont peu d’artistes ont eu la chance de bénéficier. Les scènes de kasbas, ou les vues intimistes des intérieurs marocains, sont nimbées de cette lumière toute particulière, authentiquement marocaine certes, mais bien flamande.
Observez en particulier les paysages aux bords de rivières, et ces arbres luxuriants, qui sont comme transposés d’ailleurs, portant la double nostalgie d’un grand Sud à jamais verdoyant et d’une Flandre qui ne rêverait que soleil…
Abdelhaq Sedkane parle peu, ne donne jamais d’interview et ne peint que la nuit tombée. Il affectionne les petits formats, et ses panneaux semblent à chaque fois restituer un univers merveilleux, même quand les thèmes touchent aux choses les plus modestes de la vie. Il peint la nuit, dit-il, pour montrer toute la beauté de la lumière du jour».
Le travail plastique de Kaan  est notamment caractérisé par une tendance  subjective à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes plutôt que l’aspect stable et conceptuel des choses.
A l’instar des artistes post-impressionnistes, il assouplit l’opposition entre sujet et arrière-plan. L’effet produit par  la toile  ressemble souvent à un fragment d’une réalité plus vaste, capturé avec précision et spontanéité.  L’artiste  capture  l’instant, non seulement dans la lumière mouvante du paysage mais aussi dans la vie quotidienne des gens.
 C’est un compositeur par excellence, préoccupé par la perception subjective des couleurs sonores et des rythmes.  La peinture référentielle  se singularise par le fait que l’on peut parler de l’œuvre  par rapport à ses  références extérieures, à la différence de  l’art abstrait qui est basé sur la conceptualisation, et de  l’art symbolique sur les signes et les symboles.  Kaan explore  des  thèmes authentiques  mais de manière choquante et captivante qui force estime et admiration.

ABDELLAH CHEIKH

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