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​Spécial 40ème jour du décès d'Abderrahmane El Youssoufi : Les principaux chantiers et réformes économiques à l’actif du gouvernement El Youssoufi

Mercredi 8 Juillet 2020

​Spécial 40ème jour du décès d'Abderrahmane El Youssoufi : Les principaux chantiers et réformes économiques à l’actif du gouvernement El Youssoufi
Le gouvernement d’alternance dirigé par Abderrahmane El Youssoufi a accordé au secteur des technologies des communications, de l’information et de la poste l’importance qu’il mérite en tant qu’outil permettant au Maroc de se doter des critères des pays émergents en matière d’utilisation des technologies de l’information dans la formation, la recherche scientifique et la communication. 
Il s’est attelé, conformément à une stratégie élaborée à cet effet, à encourager l’utilisation des technologies de l’information au sein des  entreprises, de l’administration, des foyers, de l’école et de l’université, avait déclaré le Premier ministre. Ce, en garantissant une “fluidité du débit élevé”, en réduisant le “fossé numérique”, en allégeant le coût élevé de l’utilisation de ces technologies, et en mettant en place les structures accompagnant les petites et moyennes entreprises afin de les inciter à les utiliser.
« L’effort du gouvernement s’est ainsi orienté vers le domaine économique dans le but de renforcer les conditions du décollage économique à travers la mise à niveau de notre économie et le renforcement de son immunité afin de s’engager dans la concurrence internationale et faire face au défi imposé par la mondialisation et les paris à venir de la nouvelle économie », avait-il poursuivi lors de la présentation de son bilan à la Nation en août 2002.
Notons que le premier engagement du gouvernement a ainsi été d’œuvrer à réunir les conditions adéquates pour réaliser un développement élevé, régulier et durable, en insistant dans le même temps à assurer une gestion saine et transparente des finances publiques qui préserve leurs équilibres fondamentaux. 

Nette amélioration de la plupart des indices économiques et financiers
A noter que la plupart des indices économiques et financiers ont connu une nette amélioration durant la période du gouvernement d’alternance. Ce, malgré une conjoncture nationale et internationale très difficile, marquée par trois années consécutives de sécheresse ; la hausse des prix des produits pétroliers ; l’influence de la compétitivité de certains produits importés, en dépit de la réévaluation de la monnaie nationale par rapport à l’euro, par la nécessité de sauver plusieurs établissements publics qui étaient en difficulté en raison de la mauvaise gestion qu’ils ont connue par le passé.
Rappelons ici que cette conjoncture avait été également marquée par la tendance des recettes douanières à la baisse en raison de la levée des barrières douanières prévue dans le cadre des engagements pris à l’égard des principaux partenaires commerciaux et les retombées financières du dialogue social, sans oublier les conséquences de la récession de l’économie américaine sur l’économie mondiale qui s’est aggravée suite aux événements du 11 septembre 2001, comme l’avait fait remarquer le Premier ministre El Youssoufi.
L’économie a pu résister et réaliser un taux de 3,8% du PIB en moyenne annuelle de 1998 à 2001 contre 2,6% durant la période 1993-1997
En dépit de ces nombreux dysfonctionnements imprévus qui ont pesé de tout leur poids sur le budget général, l’économie marocaine « a pu résister et réaliser un taux de 3,8% du PIB en moyenne annuelle de 1998 à 2001 contre 2,6% durant la période 1993-1997, alors qu’il est prévu que ce taux atteigne 4,4% en 2002 », s’était réjoui M. El Youssoufi. 
Il avait également exprimé un certain satisfecit pour avoir « pu, au cours des quatre dernières années, maîtriser l’inflation et la contenir à un niveau bas, et à moins de 1,5% comme moyenne annuelle afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens les plus démunis, alors que ce même taux dépassait les 4% entre 1993 et 1997 ».
Autre succès revendiqué : le déficit budgétaire qui a été conscrit à un niveau supportable, à savoir un taux de moins de 3% du PIB en général. « Cette maîtrise a été accompagnée par l’évolution de l’épargne publique, ce qui a permis d’améliorer les conditions de financement des investissements au moment même où la moyenne annuelle des recettes fiscales a augmenté de 54% entre 1997 et 2002 comparativement à la période 1992 et 1997 », avait-il expliqué.
Maîtrise de l’inflation, déficit budgétaire conscrit à un niveau supportable, réduction de la dette publique globale, amélioration de la situation des finances extérieures 
Durant la même période, le Premier ministre relevait le fait que le gouvernement a pu réduire la dette publique globale en dépit de l’augmentation sensible de la dette intérieure, poursuivant que la dette publique extérieure a été réduite de 19,1 milliards de dollars en 1997 à 14,1 milliards de dollars en 2001.
Dans son bilan, Abderrahmane El Youssoufi indiquait, par ailleurs, que la situation des finances extérieures du Royaume « s’est également améliorée puisque le compte courant de la balance des paiements a réalisé, pour la première fois, un surplus important et que nos réserves en devises ont atteint des niveaux record non seulement en raison des investissements étrangers mais également grâce à l’évolution positive qu’ont connue le secteur du tourisme et les transferts de nos concitoyens à l’étranger », avait-il expliqué.
Après avoir quasiment stagné jusqu’à 1997, il nota avec satisfaction que les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont enregistré une augmentation annuelle moyenne de 21,7% entre 1998 et 2001. Aussi, avait-il affirmé, « les revenus touristiques, dont l’évolution ne dépassait guère les 4% au cours des années 1993-1997, ont connu eux aussi un saut important en enregistrant une augmentation annuelle de l’ordre de 20,5% ».
Maîtrise de manière régulière des équilibres financiers essentiels et stabilité du cadre de l’économie nationale
De ce bilan chiffré significatif, il déduira d’une part la faculté du gouvernement de maîtriser de manière régulière durant cette période les équilibres financiers essentiels et la stabilité du cadre de l’économie nationale, deux conditions essentielles qui vont de pair pour réunir les conditions d’un développement économique sain et durable. 
Comme l’avait relevé El Youssoufi devant le Parlement, « il n’aurait pas été possible d’améliorer une partie des indices économiques et financiers sans les efforts déployés pour relever le niveau des investissements, particulièrement ceux par lesquels nous avons cherché à renforcer leur cadre incitatif, améliorer l’environnement de l’entreprise et des affaires, poursuivre le processus de privatisation et de libéralisation, assurer la gestion efficiente de la chose économique, outre la priorité que nous avons accordée à certains secteurs les plus productifs et les plus créateurs de la valeur ajoutée ». 
L’amélioration du niveau des investissements national et étranger placée parmi les priorités du gouvernement 
Afin de rehausser le niveau du développement économique et relever ainsi le défi de l’emploi, le gouvernement El Youssoufi a placé l’amélioration du niveau des investissements national et étranger parmi ses priorités.
« Nous nous sommes attelés dans ce cadre et conformément aux engagements que nous avons pris, à la dynamisation des mécanismes que prévoit la charte des investissements de novembre 1995, concernant aussi bien le volet financier qu’administratif ou immobilier, à l’adoption d’un ensemble de mesures incitatives dans le cadre des lois de finances respectives, particulièrement dans les domaines des taxes douanières, des avantages accordés aux exportations, au tourisme et à l’habitat social », rappelait-il.
Soulignons que la création d’une commission interministérielle, présidée par le Premier ministre, parviendra à examiner, en l’espace de quatre ans, 139 projets, dont 117 ont été réglés, avec un investissement de près de 25 milliards de dh et la création de 32.000 postes d’emploi stables. 
Cette commission « a également permis l’adoption de 63 accords d’investissement, dont 26 concernent le secteur touristique permettant la création de 60.000 postes d’emploi avec un investissement atteignant 45 milliards de dh », avait affirmé le PM.
Rappelons que c’est dans ce même cadre et pour concrétiser l’idée de l’interlocuteur unique qu’interviendra la création des centres régionaux d’investissement. 
Accélération du rythme de modernisation du cadre juridique de l’environnement de l’entreprise et des affaires
Après avoir établi un diagnostic des dysfonctionnements que connaît l’environnement de l’entreprise et des affaires, le cabinet qu’il a dirigé de 1998 à 2002 a œuvré à accélérer le rythme de modernisation du cadre juridique de l’environnement de l’entreprise et des affaires en promulguant des textes juridiques en vertu desquels est renouvelé le cadre général de l’action de l’investissement et revigoré l’esprit d’initiative.
Un arsenal de lois et codes seront ainsi adoptés au cours de cette législature dans les domaines économique général, financier et douanier, commercial et industriel, des assurances ou des petites et moyennes entreprises.
Notons, dans ce même cadre, la réduction de 11% puis de 17% du coût de l’énergie électrique, l’aménagement de nouvelles zones industrielles ou le réaménagement de zones existantes, réalisées avec la contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social en particulier.
Précisions d’Abderrahmane El Youssoufi : « Nos initiatives visant à soutenir l’opération de mise à niveau ne se sont pas limitées à ces domaines, mais ont englobé les volets du financement, et ce en renforçant les mécanismes de financement pour faciliter l’octroi des crédits bancaires, particulièrement à travers les fonds de garantie, et en facilitant l’obtention des ressources financières auprès de certains pays européens à des conditions préférentielles pour soutenir les programmes d’investissement des PME en particulier ».
Le taux d’investissement national a augmenté de 23% au cours de la période 1998-2001
Le gouvernement El Youssoufi a œuvré en fin au renforcement des infrastructures technologiques de base en créant notamment des centres techniques industriels, avec les résultats extrêmement positifs puisque le taux d’investissement national a augmenté de 23% au cours de la période 1998-2001, comparativement à la période 1993-1997. Au même moment, la part de l’investissement des établissements et des entreprises publics a doublé, passant de 14,7 milliards de dh en 1997 à 27,8 milliards de dh en 2001.
Il a également « enregistré avec satisfaction le saut important réalisé par l’investissement étranger qui a atteint près de 7 milliards de dollars attirés par le Maroc durant la période 98-2001. « Ce qui signifie que ce qui a été drainé en l’espace de quatre ans dépasse ce qui a été collecté durant les 20 dernières années », avait souligné Abderrahmane El Youssoufi précisant que 70% de cette somme a concerné des investissements directs créateurs d’emplois.
Evoquant la libéralisation de certains secteurs économiques, il rappellera particulièrement « le succès mérité » que son équipe a réalisé dans la libéralisation des secteurs des télécommunications qui a placé le Maroc parmi les pays en voie de développement les plus qualifiés à intégrer la société de l’information du 21ème siècle. 
Dans son adresse devant le Parlement, il fera allusion également aux premiers pas que le gouvernement d’Alternance a faits sur la voie de la libéralisation des secteurs du pétrole, du gaz et des transports, en particulier le transport routier et aérien.
Rappelons aussi l’initiative consistant à ouvrir la voie au secteur privé pour contribuer à la gestion des infrastructures de base et des grands services publics, notamment la production de l’électricité, le secteur des autoroutes, la distribution de l’eau et de l’électricité, l’adduction d’eau et l’assainissement liquide.
Rationalisation et restructuration de nombreux établissements et entreprises publics
Autres actions à mettre à l’actif du gouvernement d’alternance : la rationalisation et la restructuration de nombreux établissements et entreprises publics, dont une partie a été accomplie dans le cadre de contrats-programmes conclus avec l’Etat. Des actions qui visaient à « améliorer la gestion et le repositionnement stratégique des établissements et des entreprises concernés au sein de l’environnement économique », avait-il souligné.
A toutes ces actions, s’ajoutent le renforcement et l’extension du réseau d’infrastructures de base. Avec l’accélération du rythme de l’application du programme des 1.500 km d’autoroutes, la construction de la rocade méditerranéenne, la réalisation des travaux d’un ensemble de complexes de production de l’énergie, la mise en application du plan hydraulique par la construction de nouveaux barrages, ainsi que l’élaboration d’un programme de mise à niveau des ports à Agadir et Saïdia en particulier, outre l’agrandissement des ports existants.
Concernant le secteur du tourisme, le gouvernement d’El Youssoufi a œuvré à définir un plan ayant pour objectif la création de 160.000 lits et de 600.000 nouveaux postes d’emplois, et l’accueil de dix millions de touristes étrangers à l’horizon 2010.
Le programme de construction de six nouvelles stations balnéaires destinées à renforcer le volet balnéaire du secteur touristique donnera le ton de ce vaste programme.
Soulignons, en ce qui concerne le secteur des pêches maritimes, qu’il a été procédé à l’introduction de changements fondamentaux sur les modes d’exploitation des ressources halieutiques ; tandis que le secteur de l’artisanat et des métiers a bénéficié d’un intérêt particulier.
Par ailleurs, le secteur de l’habitat et de la promotion immobilière a été mis à niveau, en prenant une série de mesures tendant au renforcement de son cadre juridique. A souligner que « la principale initiative gouvernementale en faveur de ce secteur, reste la mise en place d’un programme national de lutte contre l’habitat insalubre et anarchique », relevait le PM.
Le taux global du chômage a régressé sur le plan national de 13,9% en 1999 à 12,5% en 2001, alors que le taux de chômage en milieu urbain a chuté à 19,5% en 2001 contre 22% en 1999
Pour atteindre une efficacité économique et un développement durable, le gouvernement d’alternance va mener un combat résolu contre le déficit social. C’est ainsi qu’il adoptera une stratégie globale intégrée pour le développement social basée sur une politique volontariste pour l’emploi des jeunes d’une part, et sur une politique sociale solidaire, d’autre part, dans le cadre d’une paix sociale fondée sur un partenariat positif entre les parties productives. 
Comme l’avait souligné le Premier ministre lors de la présentation de son bilan, « ces deux politiques se sont concrétisées dans les programmes mis en œuvre par le gouvernement dans les domaines du traitement du fléau du chômage et des différents aspects de la pauvreté et de l’exclusion sociale, de l’amélioration des services sociaux de base, de l’accélération de la cadence de la mise en place des infrastructures au profit des populations rurales, et du soutien aux programmes d’habitat social ».
A noter que ces programmes ont été exécutés parallèlement aux programmes du développement économique et de promotion de l’investissement, et ce sur la base du principe de partenariat dans la gestion de la question sociale.
Sur le front du chômage, le gouvernement El Youssoufi a adopté une approche basée sur le soutien de l’investissement comme locomotive pour la promotion de l’emploi ainsi que sur la libéralisation des structures de l’économie nationale.
Sa politique était axée sur les programmes d’incitation à l’emploi tendant à la mise en œuvre de la loi relative aux stages de formation et d’insertion des jeunes diplômés, à la qualification professionnelle, aux crédits des jeunes promoteurs, à l’auto-emploi, aux conventions sectorielles conclues avec les établissements publics, aux programmes des pépinières d’entreprises.
A ces initiatives, il faut ajouter le cadre incitatif mis en place au profit des investisseurs privés et la charte des petites et moyennes entreprises venus combler un vide juridique qui a longtemps affecté l’activité de cette large catégorie d’entrepreneurs ayant un poids considérable dans le tissu économique.
Suite à cette politique, le taux global du chômage a régressé sur le plan national de 13,9% en 1999 à 12,5% en 2001, alors que le taux de chômage en milieu urbain a chuté à 19,5% en 2001 contre 22% en 1999.
Grâce à l’efficacité du programme de lutte contre les effets de la sécheresse mis au point par son gouvernement, ce taux est resté stable en milieu rural. Tandis que celui des non-diplômés a diminué sensiblement au cours de la même période, alors que le taux de chômage des diplômés s’est établi à 27% grâce aux emplois créés par les différentes branches productives de notre économie nationale et dont le nombre a dépassé les 130.000 postes en 2001, d’une part, et grâce à l’effort exceptionnel consenti par le gouvernement par la création de plus de 70.000 emplois au sein du budget général de l’Etat entre 1998 et 2002, d’autre part. 
Autant que faire se peut, le gouvernement s’efforça de faire bénéficier de ces emplois et en priorité les titulaires de diplômes supérieurs.
L’institution de l’assurance maladie obligatoire (AMO)  
Enfin, concluait-il, « on ne peut ne pas donner au principe de l’égalité des chances toute sa signification et son étendue et ce, en consacrant le droit au travail à une large échelle, l’emploi étant la clef de voûte de la dignité de l’homme et le moyen par lequel il aspire au bien-être ». 
Pour Abderrahmane El Youssoufi, il est possible d’atteindre cet objectif en continuant à œuvrer à la réduction des disparités sociales par le renforcement des réseaux de protection sociale et des mécanismes de solidarité. « C’est dans ce cadre que l’institution de l’assurance maladie obligatoire constitue la première des priorités », avait-il ajouté. 

Alain Bouithy

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