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Véhicules du quotidien, attractions touristiques et symboles d'un futur plus si lointain, les voitures autonomes de Waymo se fondent dans le paysage d'un nombre croissant de villes américaines. Mais leur domination du marché n'est pas assurée pour autant.
Alors que Tesla est censé lancer ce mois-ci, après de nombreux retards, son premier service de taxis sans chauffeurs à Austin (Texas), Waymo revendique plus de 250.000 trajets hebdomadaires à Phoenix (Arizona), San Francisco, Los Angeles (Californie) et Austin (via la plateforme Uber).
A San Francisco, si les habitants ne prêtent plus attention aux volants qui tournent "tout seul", pour les touristes ou les professionnels en voyage d'affaires, le premier trajet en Waymo reste souvent le souvenir le plus marquant de leur séjour.
Un succès qui n'est pas limité aux visiteurs: en début d'année, la filiale d'Alphabet (Google) a atteint 27% de parts de marché dans la cité californienne, d'après YipitData.
Elle a ainsi dépassé Lyft, le numéro 2 américain de la réservation de voitures avec chauffeurs. Uber conserve plus de 50%.
Waymo n'a pourtant lancé son service commercial dans cette ville qu'en 2023 et il n'est ouvert au public que depuis un an.
"Les gens sont très vite à l'aise, parce qu'ils perçoivent ces voitures comme plus sûres que celles conduites par des humains", souligne Billy Riggs, professeur d'ingénierie à l'université de San Francisco.
Avec ses étudiants, il mène des recherches sur ces véhicules et leur insertion dans le quotidien.
Ils ont constaté que malgré le prix des courses généralement plus élevé que celui des Uber et les temps d'attente souvent plus longs, "plus d'un tiers des utilisateurs gagnent moins de 100.000 dollars par an", le salaire médian dans la capitale des technologies.
Trois facteurs expliquent selon lui ce succès: la sécurité, l'absence de conducteur - pas besoin de négocier la station de radio - et le bon état des véhicules.
D'après une étude récente de Waymo, menée sur plus de 90 millions de kilomètres parcourus, leurs voitures autonomes permettent une réduction de 92% des accidents impliquant des piétons et de 96% des collisions causant des blessures aux intersections.
"Même quand les humains les provoquent, elles restent calmes. Ce sont de meilleures versions de nous-mêmes", plaisante Billy Riggs.
Meilleures que nous, mais moins passives et hésitantes qu'à leurs débuts.
Selon le chercheur, à force de récolter des informations sur le comportement des automobilistes sur la route, et grâce aux ajustements des algorithmes par les ingénieurs, les Waymo ont adopté des "réflexes humanisés de conduite".
"Elles peuvent s'avancer un peu à l'intersection pour voir si ça passe, ou accélérer un chouia pour tourner à gauche à l'orange au dernier moment, par exemple", détaille-t-il. "Ce sont des manoeuvres légales, mais plus humaines et agressives que défensives."
Les voitures se sont aussi fait connaître pour leurs accélérations et freinages sans à-coups, "comme dans du beurre, comme disent mes fils", raconte le professeur. "Maintenant ils détestent quand je suis au volant de notre Tesla, ça les rend malades".
La chute de son principal concurrent, Cruise - après un accident à San Francisco et une catastrophique gestion de crise - a propulsé la filiale d'Alphabet au sommet du marché.
Elle a prévu de déployer son service à Atlanta (Géorgie), Miami (Floride) et la capitale Washington en 2026.
Mais pour passer véritablement à grande échelle, l'entreprise doit s'adapter aux différentes règlementations, et a surtout besoin de beaucoup plus de véhicules.
Elle en compte actuellement 1.500, répartis dans les quatre villes actuellement desservies. Début mai, elle a annoncé qu'elle allait faire construire 2.000 Jaguar I-Pace électriques supplémentaires l'année prochaine, toutes équipées de sa technologie de conduite autonome.
Ces voitures coûtent environ 100.000 dollars pièce, d'après une interview de Dmitri Dolgov, un des dirigeants de Waymo, sur le podcast Shack15 Conversation.
La rentabilité reste donc un horizon lointain. Au premier trimestre, l'activité "autres paris" d'Alphabet, dont fait partie Waymo, a enregistré des pertes nettes d'1,2 milliard de dollars.
"Un boulevard s'ouvre à elle, mais il existe des scénarios où elle échoue", commente Billy Riggs. "Ce n'est pas irréaliste qu'un concurrent chinois débarque et emporte la mise."
Alors que Tesla est censé lancer ce mois-ci, après de nombreux retards, son premier service de taxis sans chauffeurs à Austin (Texas), Waymo revendique plus de 250.000 trajets hebdomadaires à Phoenix (Arizona), San Francisco, Los Angeles (Californie) et Austin (via la plateforme Uber).
A San Francisco, si les habitants ne prêtent plus attention aux volants qui tournent "tout seul", pour les touristes ou les professionnels en voyage d'affaires, le premier trajet en Waymo reste souvent le souvenir le plus marquant de leur séjour.
Un succès qui n'est pas limité aux visiteurs: en début d'année, la filiale d'Alphabet (Google) a atteint 27% de parts de marché dans la cité californienne, d'après YipitData.
Elle a ainsi dépassé Lyft, le numéro 2 américain de la réservation de voitures avec chauffeurs. Uber conserve plus de 50%.
Waymo n'a pourtant lancé son service commercial dans cette ville qu'en 2023 et il n'est ouvert au public que depuis un an.
"Les gens sont très vite à l'aise, parce qu'ils perçoivent ces voitures comme plus sûres que celles conduites par des humains", souligne Billy Riggs, professeur d'ingénierie à l'université de San Francisco.
Avec ses étudiants, il mène des recherches sur ces véhicules et leur insertion dans le quotidien.
Ils ont constaté que malgré le prix des courses généralement plus élevé que celui des Uber et les temps d'attente souvent plus longs, "plus d'un tiers des utilisateurs gagnent moins de 100.000 dollars par an", le salaire médian dans la capitale des technologies.
Trois facteurs expliquent selon lui ce succès: la sécurité, l'absence de conducteur - pas besoin de négocier la station de radio - et le bon état des véhicules.
D'après une étude récente de Waymo, menée sur plus de 90 millions de kilomètres parcourus, leurs voitures autonomes permettent une réduction de 92% des accidents impliquant des piétons et de 96% des collisions causant des blessures aux intersections.
"Même quand les humains les provoquent, elles restent calmes. Ce sont de meilleures versions de nous-mêmes", plaisante Billy Riggs.
Meilleures que nous, mais moins passives et hésitantes qu'à leurs débuts.
Selon le chercheur, à force de récolter des informations sur le comportement des automobilistes sur la route, et grâce aux ajustements des algorithmes par les ingénieurs, les Waymo ont adopté des "réflexes humanisés de conduite".
"Elles peuvent s'avancer un peu à l'intersection pour voir si ça passe, ou accélérer un chouia pour tourner à gauche à l'orange au dernier moment, par exemple", détaille-t-il. "Ce sont des manoeuvres légales, mais plus humaines et agressives que défensives."
Les voitures se sont aussi fait connaître pour leurs accélérations et freinages sans à-coups, "comme dans du beurre, comme disent mes fils", raconte le professeur. "Maintenant ils détestent quand je suis au volant de notre Tesla, ça les rend malades".
La chute de son principal concurrent, Cruise - après un accident à San Francisco et une catastrophique gestion de crise - a propulsé la filiale d'Alphabet au sommet du marché.
Elle a prévu de déployer son service à Atlanta (Géorgie), Miami (Floride) et la capitale Washington en 2026.
Mais pour passer véritablement à grande échelle, l'entreprise doit s'adapter aux différentes règlementations, et a surtout besoin de beaucoup plus de véhicules.
Elle en compte actuellement 1.500, répartis dans les quatre villes actuellement desservies. Début mai, elle a annoncé qu'elle allait faire construire 2.000 Jaguar I-Pace électriques supplémentaires l'année prochaine, toutes équipées de sa technologie de conduite autonome.
Ces voitures coûtent environ 100.000 dollars pièce, d'après une interview de Dmitri Dolgov, un des dirigeants de Waymo, sur le podcast Shack15 Conversation.
La rentabilité reste donc un horizon lointain. Au premier trimestre, l'activité "autres paris" d'Alphabet, dont fait partie Waymo, a enregistré des pertes nettes d'1,2 milliard de dollars.
"Un boulevard s'ouvre à elle, mais il existe des scénarios où elle échoue", commente Billy Riggs. "Ce n'est pas irréaliste qu'un concurrent chinois débarque et emporte la mise."