Depuis, beaucoup d’eau a dû couler sous les ponts. Et c’est non sans une satisfaction légitime que l’on suivait les vrais efforts, cette fois, qui allaient dans le sens d’un Marrakech clean et accueillant, tout en aspirant à ce que les autres villes et régions bénéficient de la même attention et du même intérêt.
Mais voilà que d’inquiétants signes de fatigue, pour ne pas parler d’un laisser-aller consternant, commencent à se faire jour.
Pas plus tard que le week-end dernier, deux jeunes Français, la trentaine, qui étaient tout emballés à l’idée de faire connaissance avec le Marrakech des mille et une nuits, ont dû voir leur enthousiasme gâché et leur ardeur freinée.
Le superbe minaret de la Koutoubia, qu’ils avaient découvert à travers brochures et documentaires, a vite fait de perdre de sa superbe quand ils ont eu affaire tout autour, à des délinquants de tous âges bourrés à l’alcool ou à la colle, qui s’échangeaient des noms d’oiseaux et des coups à volonté.
Nos deux braves jeunes regrettent, par ailleurs, le manque de plaques explicatives concernant des monuments telle que la Koutoubia.
C’est vrai, il y a aussi « Dar Si Saïd » qui leur a plu, soit dit en passant, mais c’est qui Si Saïd ? ne cessent-ils de se demander .
A force de se disputer à coups de slogans et autres arrangements ou micmacs, les sièges de conseillers de cette ville impériale et, dans la foulée, celui de « la mairie », on est en train de passer à côté de l’essentiel.
Les dix millions de touristes, on y aspire, on y tient et même à plus : le Maroc, avec tous les atouts dont il dispose mérite mieux. N’en déplaise à cet individu grossièrement enturbanné et exagérément poilu qui s’est vu offrir par l’inénarrable « Al Jazeera », l’occasion d’injurier tous les pays arabes (sauf le Qatar, bien sûr), et pour qui, le tourisme est synonyme de prostitution, de luxure et de débauche.
L’alternative, elle est toute faite chez ledit cheikh . On doit se lancer dans “le nucléaire et le computer”. Le problème, c’est que ce sera avec la technologie et les moyens de ces mêmes touristes dont il ne veut pas.