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Vingt ans après l’assassinat d’Aït Ljid

Un vibrant hommage aux martyrs de la liberté


Mustapha Elouizi
Mercredi 27 Mars 2013

Vingt ans après l’assassinat d’Aït Ljid
Hymnes, chants, chorégraphie, opérette,  poésie… voilà le programme consacré à la cérémonie d’hommage aux martyrs de la liberté, organisée ce week-end à Rabat, à l’initiative du Comité des amis et camarades d’Aït Ljid. Normal quand on sait que l’art fait partie de la lutte des hommes et des femmes pour une société libre et démocratique. L’artiste Rachid Bromi s’est engagé pour que l’espace soit dédié à une cérémonie d’une telle importance. Présence remarquée via des portraits géants des martyrs Omar Benjelloun, Maâti Boumli, Aït Ljid Mohamed Benaissa, Choukri Belaid, entre autres… Il s’agit de mettre la lumière sur une cause particulière, celle des militants de gauche dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient assassinés par des forces obscurantistes instrumentalisant l’islam à des fins politiques. La salle de théâtre Al Mansour est archicomble. Femmes, hommes, enfants, jeunes, anciens militants de la gauche marocaine de différentes tendances ont livré un seul et unique message: nous réclamons la vérité sur les assassinats de Benjelloun, Boumli et Aït Ljid. Pas de trêve, pas de répit, ni d’oubli, encore moins de prescription dans ces actes politiques odieux  et lâches.
L’obscurantisme ne passera pas … semble dire les slogans scandés par les jeunes étudiants venus des différentes universités. Certains accusent directement le membre du secrétariat national du PJD Abdelali Hamieddine, d’être impliqué dans l’assassinat d’Aït Ljid. Me Driss Hadgrougui, Jawad Benjelloun Touimi et  Mohamed Lmrabet, défense de la famille Aït Ljid présents confirment qu’ils détienment des éléments tangibles sur l’affaire. L’entrée en salle d’Ahmed Benjelloun, dirigeant de gauche et frère du martyr Omar Benjelloun, sur son fauteuil roulant, a galvanisé la foule: «Assassins, assassins … les tueurs de Benaissa et Benjelloun »… « Repose en paix Benjelloun … nous continuerons le combat ». Des messages on ne peut plus percutants.
La famille d’Aït Ljid, hôte des familles des martyrs en cette cérémonie d’hommage, prend la parole. Ses revendications sont, explicites. Hajar, jeune de 18 ans et nièce du martyr, reitère la même demande : connaître toute la vérité sur cette affaire. Elle souligne son attachement au principe d’impunité, car il s’agit d’un crime politique. Et Hajar Aït Ljid de soutenir que la justice doit lever le voile sur les commanditaires de ce crime. «Le meurtre est prémédité. Notre fils n’est pas mort au cours de l’échauffourée entre étudiants, mais il a été extirpé d’un taxi sur la voie publique  par un groupe de barbus et tabassé à mort», a-t-elle déclaré au nom de sa famille et d’ajouter que le taximan, témoin oculaire avait expliqué à l’époque cela devant la justice.
Un autre moment de slogans: l’arrivée sur scène de Me Nizar Snoussi, porte-parole de la défense du martyr tunisien Choukri Belaid. «Il y a juste 47 jours, la terreur et l’obscurantisme ont frappé de nouveau et pas loin de chez nous... plutôt chez nous au Maghreb. Le dirigeant de gauche connu pour son opposition aux idées et stratagèmes du courant d’Annahda, a été assassiné au grand jour. Et même son statut de politique et les menaces proférées publiquement à son encontre n’ont incité les autorités tunisiennes à veiller à sa sécurité. Là, le combat des Maghrébins semble être le même: l’obscurantisme ne doit pas passer», clame-t-il haut et fort. Le mot de Basma Halfaoui, veuve du martyr Belaid, lu en son nom par Me Snoussi, est clair: la lutte doit continuer pour un Maghreb libre, démocratique construit par les forces progressistes. Un message édifiant.

Le cas Abdelali Hamieddine

Sur ce point, Me Jawad Benjelloun Touimi et Driss Hadrougui  ont souligné, samedi matin, lors d’un point de presse tenu au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) que Hamieddine avait été arrêté en 1993 et condamné à deux ans de prison ferme, mais dans les procès-verbaux, ce dernier avait déclaré faussement d’ailleurs qu’il était un étudiant appartenant à la faction estudiantine de gauche « Les kaïdyyines » !


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